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Le Futuroscope multiplie les expériences et lance son
La saison dernière, le Futuroscope a célébré son 25e anniversaire en grandes pompes avec un large programme d'animations et plusieurs nouveautés.
Le nouveau-venu au sein de la Compagnie des Alpes a en effet ouvert une salle 4D stand-up de 280 places réalisée par Simworx avec le film Le Petit Prince (nWave Pictures), imaginé un nouveau spectacle de magie avec l'artiste français Bertran Lotth et des animations de rue avec le Peuple du Futur, lancé une programmation alternative dans certaines attractions les plus populaires et organisé de nombreux événements au fil de l'année, notamment un gigantesque concert en juillet qui a attiré près de 18.000 spectateurs...
Au moment de faire le bilan, le Président du Directoire du Futuroscope Dominique Hummel se montre plutôt satisfait : « Un anniversaire reste un temps fort dans la vie d’un parc pour stimuler le désir de visite et l’intérêt des médias. Le Futuroscope a son histoire, sa force de contenu, son originalité dans le monde des loisirs, le 25e anniversaire a été une formidable caisse de résonance pour accompagner les festivités. »
Il poursuit : « Nous avons souhaité événementialiser fortement l’année autour de temps forts, insolites, musicaux, populaires, tant pour le grand public que pour les professionnels de l’image. C’est aussi pour un parc comme le nôtre l’occasion de conforter toujours davantage les liens avec les habitants de la Vienne, très attachés au Futuroscope ».
En 2012, le parc a accueilli 1,73 millionde visiteurs, soit une fréquentation quasi stable par rapport à l'année précédente et ce malgré une météo particulièrement défavorable en début de saison. « Il faut retenir la performance de nos équipes d’accueil et d’orientation dont la disponibilité et le professionnalisme ont été relevés par nos visiteurs, avec une note qui a dépassé le 9 sur 10, » ajoute Dominique Hummel. « La satisfaction globale a quant à elle franchi un cap historique, avec 8,06 sur 10. Les équipes du Futuroscope restent très mobilisées, le parc évolue en permanence, avec une capacité de renouvellement intacte et une volonté de renforcer les animations et les créations artistiques, à l’instar du ''Peuple du Futur'', créé spécifiquement pour l’anniversaire. »
L'année était à peine entamée que les regards du Futuroscope s'étaient déjà tournés vers l'avenir. C'est en effet une tradition pour le parc poitevin, les nouveautés s’enchaînent à un rythme soutenu sur base d'un modèle stratégique de développement simple mais à priori efficace : le 10/20/60 soit le réinvestissement de 10 % du chiffre d'affaires annuel afin de renouveler 20 % de l'offre et obtenir un taux de revisite de 60 %.
En 2013, c'est ainsi le thème de la musique qui a été choisi pour rythmer la saison. « C'est une grosse année d'investissement pour nous, de l'ordre de 10 millions d'euros , » nous explique Dominique Hummel. « Nous avons décidé de consacrer environ 4,4 millions pour deux principales nouveautés, mais l'essentiel de la dépense est dédiée à notre future attraction que nous préparons pour décembre prochain ! »
« Il faut investir différemment aujourd'hui pour soutenir la croissance de nos activités, » ajoute François Fassier, directeur industriel de la Compagnie des Alpes. « Notre groupe entre dans une politique volontariste avec des montants d'investissements conséquents. Après avoir dépensé des sommes importantes pour remettre certains de nos sites au goût du jour, nous voulons désormais investir dans des produits qui sont plus attractifs et plus innovants pour faire la différence avec nos concurrents. »
Danse avec les Robots , l'expérience musicale
Au programme des nouveautés 2013, le Futuroscope a tout d'abord remis au goût du jour l'une de ses principales attractions : Danse avec les Robots. Ouverte en 2006, elle est l'une des premières installations au monde à mettre en scène les désormais célèbres robocoasters de KUKA sur différents styles musicaux en partenariat, à l'époque, avec un chorégraphe bien connu de la télévision française.
Pour cette V2, les équipes du parc ont fait appel à une personnalité de la scène électro internationale, le DJ Martin Solveig, à qui ils ont demandé de remixer l'ensemble de l'expérience à sa manière. Le résultat est intéressant et plonge les visiteurs dans une nouvelle atmosphère avec des extraits musicaux beaucoup plus dynamiques et une scénographie ''clubbing'' avec de nouveaux jeux de lumière, des écrans géants et du mapping vidéo sur la plate-forme d'embarquement. L'effet est plutôt réussi !
« Martin s’est imposé dans les charts internationaux grâce à ses compositions originales et son univers visuel unique. Sa singularité dans le paysage musical et ses influences artistiques éclectiques, trouvent au Futuroscope une résonance particulière et un terrain d’expression privilégié. Il rejoint la famille des grandes signatures (ndlr : Luc Besson, Jacques Perrin,…) auxquelles nous avons fait confiance pour développer des projets novateurs, » souligne Dominique Hummel.
Lady Ô, l'expérience artistique
Connu pour son architecture contemporaine hors-norme, le Futuroscope dispose depuis son inauguration en 1987 d'un grand théâtre extérieur de 5.000 places dont l'espace scénique se divise à l'avant d'un plan d'eau de 7000 m² et à l'arrière de bâtiments camouflés par des cascades. Le parc y a présenté plusieurs spectacles nocturnes depuis ses débuts et a choisi de créer cette année une toute nouvelle production remplaçant Le Mystère de la Note Bleue qui était à l'affiche depuis 2009.
Baptisé Lady Ô, ce nouveau spectacle raconte les aventures de deux fées jumelles vivant dans un monde aquatique en totale harmonie avec la nature. Mais un terrible fléau vient noircir ce tableau idyllique sous la forme d'une étrange et menaçante machine qui pompe l'eau et détruit par la même occasion leur monde. Les sœurs se lancent alors dans une quête pour chasser l'intrus et rétablir l'équilibre...
Pour mettre en scène cette fable résolument poétique et onirique, le Futuroscope a fait appel à Skertzô, une société toulousaine spécialisée dans la scénographie urbaine avec qui il avait déjà collaboré en 2006 pour un précédent spectacle : La Forêt des Rêves. Le projet a nécessité deux ans de développement, un budget de 3 millions d'euros (réparti à égale moitié entre l'artistique et la technique) tandis que plus de 300 techniciens et artistes ont été impliqués dans sa création.
Lady Ô est un véritable condensé de technologies en 23 minutes : mapping vidéo de 80 mètres de long et 8 mètres de haut (diffusé par 5 vidéo-projecteurs numériques), 3 écrans d'eau géants (350 m² chacun) rétroéclairés par 3 projecteurs numériques Christie, 100 jets d'eau multicolores dont le plus haut atteint 45 mètres, une fontaine directionnelle de 19 jets d'une puissance de 20 mètres, un animatronique télécommandé avançant sur une rampe submergée de 100 mètres de long, 3 lasers polychromes, 18 projecteurs de flammes, son numérique spatialisé dans les gradins (12 points de diffusion), 10 projecteurs traceurs (protégés par une cloche climatisée) et plus de 450 effets pyrotechniques.
Dans sa quête de grandes signatures, le Futuroscope a souhaité associer ce nouveau spectacle avec la chanteuse Nolwenn Leroy qui prête sa voix pour conter l'histoire, ainsi qu'avec le compositeur Bruno Coulais qui a réalisé la bande musicale. Au final, le spectateur ne s'en rend pas vraiment compte mais l'impact médiatique est conséquent et le Futuroscope profite d'une bonne visibilité sur de nombreux supports.
Côté coulisses, Lady Ô a demandé une dizaine de mois de mise en place aux équipes techniques du parc. Une bonne partie des équipements existants a été modernisée à cette occasion avec l'aide d'une dizaine de sous-traitants et notamment Crystal Group pour les fontaines, SLJ pour les lumières et effets visuels, ETC pour le show control, Agora pour le design sonore, art&Oh pour l'animatronique et JCO pour la pyrotechnie.
« La principale contrainte pour nous fut le planning, car nous n'avons eu qu'un mois entre janvier et février pour réaliser le plus gros des travaux extérieurs entre la dernière représentation du spectacle précédent et les débuts en public de Lady Ô », nous explique Matthieu Galus, chef de projets au Futuroscope. « Tout était calé à la demi-journée près pour 3 semaines de travail technique et plus de 80 personnes en même temps sur le site. »
Au programme, il a d'abord fallu vider et nettoyer le bassin avant de remplacer le système de fontaines. Ensuite, les nouveaux équipements ont été installés y compris les lumières et la rampe pour que l'animatronique se déplace dans l'espace scénique. Dans le même temps, les murs des bâtiments ont été repeints dans une couleur grise et des toiles ont été tendues pour uniformiser la surface de projection pour les effets de mapping vidéo.
« Tout ceci en tenant compte des mauvaises conditions météorologiques, à commencer par les températures négatives qui ont ralenti l'avancée du chantier, » poursuit Matthieu Galus. « En tant que chef de projets, j'ai été en charge de la conception technique jusqu'à la mise en route, en passant par les consultations et le suivi du chantier. En résumé, faire en sorte que tous les équipements techniques soient prêts à servir l'artistique. Je suis très satisfait du travail accompli par nos équipes et nos partenaires ! »
Sans oublier ce que les visiteurs ne voient pas, à savoir plusieurs salles techniques disséminées un peu partout autour et sous l'espace scénique où des travaux de rénovation des équipements ont été réalisés, notamment avec la pose de fibre optique et de nouvelles armoires électriques. Au final, c'est quasi l'ensemble de l'installation qui a été modernisé, le Futuroscope a donc désormais de nouveaux atouts pour ses futures productions de nuit... ou de jour !
L'Aérobar, l'expérience aérienne
Ces dernières années, le Futuroscope nous a habitué à proposer des « expériences inattendues » à ses visiteurs telles que Les Yeux Grands Fermés, la Canopée ou Le Jardin des Énergies. C'est pour poursuivre cette tradition que le parc a fait confiance à la société Aérophile pour la création de l'Aérobar, le premier bar aérien au monde !
Aérophile, leader mondial des ballons captifs, s'est fait connaître grâce à ses nombreuses installations au cœur de grandes villes, de sites classés ou dans des domaines touristiques tels que Disneyland Paris, Ocean Park Hong Kong ou Walt Disney World Resort. « Nous sommes vraiment très heureux de lancer cette nouvelle attraction ici au Futuroscope, » nous explique Jérôme Giacomoni, le Président d'Aérophile SAS. « Nous avons travaillé 4 ans pour élaborer ce concept que nous souhaitons différent du ballon captif. On trouvait rigolo l'idée de marier restauration et expérience d'un vol dans les airs pour créer un nouveau type d'attraction. Le résultat final est élégant et correspond bien à nos gênes : c'est aérien ! Les premiers visiteurs apprécient, c'est une attraction qui va marquer le reste de leur journée. »
Le principe de fonctionnement de l'Aérobar est totalement différent du ballon captif. Pas d’hélium ni de câble relié au sol par un treuil, mais une nacelle suspendue qui est mécaniquement tractée au sommet d'une structure, un peu comme un ascenseur. L'attraction est donc moins dépendante du vent et peut se thématiser aisément, le ballon situé au-dessus de la nacelle étant factice. A bord, les passagers s’assoient en cercle avec les pieds dans le vide, tandis qu'au centre, un opérateur peut se tenir debout et servir des boissons.
« Le concept séduit déjà d'autres acteurs de l'industrie des attractions, » conclut Jérôme Giacomoni. « On souhaite le développer assez vite avec de beaux sites. Le produit peut évoluer, notamment en terme de hauteur et de capacité de la nacelle (ndlr : aujourd'hui respectivement à 35 mètres et 12 personnes) mais nous pensons que le modèle présenté au Futuroscope est idéal pour profiter de cette nouvelle expérience aérienne. »
Et bientôt, l'expérience interactive ?
Malgré les investissements récurrents, le plus gros défi pour le Futuroscope sera cette année encore de résister à la conjoncture économique et de contrer les aléas de la météo, deux données qui ont tendance à brouiller les pistes comme nous le confirme Dominique Hummel : « Nous connaissons un début de saison moyen, même si on a déjà accueilli plus de 250.000 visiteurs depuis le 16 février, ce qui reste une belle performance. Le panier moyen a augmenté de 7 %, ce qui signifie que nos visiteurs continuent de dépenser. »
Il poursuit, « Vu la météo capricieuse, je pense que nous devons encore attendre pour y voir plus clair. Je suis optimiste en ce qui concerne le marché du court-séjour. C'est plutôt le marché de proximité, c'est-à-dire de la visite à la journée, qui me paraît le plus en difficulté. Cet été, on espère accueillir de 500 à 600.000 personnes, avec pour priorité de développer le marché du court-séjour pour la clientèle qui se trouve entre 3 et 5 heures de route du parc, y compris la région parisienne. »
Et après ? Comme nous l'indiquions en début d'article, le parc planifie déjà l'ouverture d'une nouvelle attraction interactive pour décembre prochain. Celle-ci est actuellement en cours de construction dans le bâtiment qui a accueilli de 2008 à 2012 Les Animaux du Futur, une expérience de réalité augmentée qui n'aura finalement pas séduit le public. Si le contenu de cette nouveauté reste encore un mystère, nul doute que le Futuroscope en donnera les premiers détails très prochainement.
Entretiens réalisés le 13 avril 2013.
Remerciements à toutes les équipes du Futuroscope pour leur accueil.
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