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Le soleil de Catalogne était au rendez-vous ce 12 mai à PortAventura en Espagne pour l’inauguration officielle de ce qui est désormais la plus haute montagne russe d’Europe : Shambhala. De nombreux officiels, invités et médias s’étaient donnés rendez-vous pour assister à cet événement d’importance pour le parc dont il s’agit du plus gros investissement - 25 millions d’euros - depuis son ouverture en 1995.
NewsParcs était également présent et a notamment eu l’opportunité de rencontrer Fernando Aldecoa, président directeur général de PortAventura Resort, ainsi que Luis Valencia, directeur du développement et principal responsable du projet Shambhala.
Trois records européens
De conception Bolliger & Mabillard, Shambhala est un hypercoaster aux dimensions impressionnantes (1564 mètres de long, 76 mètres de haut) dont la silhouette imposante change désormais totalement la skyline du parc autrefois occupée par la montagne russe Dragon Khan. Outre la hauteur, l’attraction détient également deux autres records européens avec la descente la plus haute (78 mètres) et la vitesse la plus élevée (134 km/h). Tout comme pour la plupart des autres hypercoasters du constructeur suisse, son tracé possède les caractéristiques d’un Out & Back (circuit faisant un aller retour avec des sections rectilignes) et propose une expérience alliant la hauteur, la vitesse et les sensations d’airtimes grâce à l’utilisation de nombreux camelbacks, ces bosses dessinées spécialement pour que les passagers décollent littéralement de leurs sièges pendant quelques instants.
Luis Valencia nous explique : « Le projet Shambhala dépasse largement tout ce qui a été fait depuis les débuts de PortAventura. Notre objectif était d’offrir aux visiteurs de nouvelles sensations fortes en créant le sentiment de voler dans les airs d’où notre choix d’un hypercoaster. Nous avons ensuite sélectionné Bolliger & Mabillard car c’est à notre avis le meilleur constructeur pour ce type d’attraction et on a cherché surtout à procurer des airtimes, d’où un tracé composé essentiellement d’éléments procurant ce type de sensations. »
Outre un total de 5 camelbacks – dont le premier est d’une hauteur équivalente à un immeuble de 7 étages – l’équipe en charge de la conception du circuit a décidé d’accentuer encore plus les sensations via plusieurs figures originales. Luis Valencia poursuit « Nous avons tout d’abord construit un tunnel en bas de la first drop avec un effet à couper le souffle que nous avons appelé le ‘’cutting neck’’ car on a vraiment l’impression que l’on va se cogner la tête dessus ! Après le premier camelback, plutôt que de faire un demi-tour classique avec un virage relevé, nous avons souhaité mettre un élément unique en son genre donnant l’impression de faire une inversion : la double hélice où le train effectue deux spirales relevées, une ascendante et une descendante. Ensuite, on a placé une speed hill, un mini camelback qui augmente la sensation de vitesse tout en offrant un bel airtime. Enfin, nous avons installé un lac artificiel avec un effet splash donnant l’impression que le train effleure l’eau sur une courte ligne droite. C’est un élément visuel incroyable lorsqu’on est à bord qui augmente là aussi la sensation de vitesse ! »
Autre originalité : le design des trains a été étudié par Bolliger & Mabillard pour offrir le plus grand confort aux passagers tout en leur conférant un important sentiment de liberté. Au lieu des classiques rangées de 4 sièges en ligne, ceux-ci sont disposés en forme de V avec deux sièges centraux à l’avant et deux sièges en arrière l’un du côté gauche et l’autre du côté droit. Une disposition qui permet ainsi à chaque passager d’avoir une vue plus dégagée sur le circuit, le tout sécurisé par la traditionnelle large lap bar sur laquelle se trouvent deux poignées pour se tenir. Shambhala est équipé de 3 de ces trains panoramiques d’une capacité de 32 personnes (8 wagons de 4 sièges).
La légende de Shambhala
Shambhala s’élève au cœur d’une nouvelle zone thématique de 14.000 m² construite à l’arrière de la zone chinoise et reliant cette dernière à Sesamo Aventura. La réflexion sur le thème a été menée par l’équipe artistique de PortAventura dirigée par le directeur créatif Claudio Mazzoli sur la base de la montagne russe en elle-même comme nous l’explique Luis Valencia. « Comme nous avions choisi un hypercoaster, on est parti sur l’idée que la hauteur est synonyme d’altitude ce qui évoquait chez nous plusieurs choses et notamment les montagnes avec cette notion d’aventure propre à la thématique des attractions de PortAventura. »
Il poursuit : « Rapidement, on est arrivé sur l’idée d’une expédition en Himalaya mais on ne voulait pas traiter ce sujet d’une manière classique – avec le yeti par exemple – afin de privilégier quelque chose de plus imaginaire et d’avoir une liberté artistique plus grande. On a donc fait des recherches et on a décidé de se baser sur la légende de Shambhala, un royaume mythique dans la mythologie bouddhiste, une sorte d’univers parallèle au monde réel. »
Les visiteurs entrent donc au cœur d’un monde inconnu, basé sur une légende qui est la suivante : « Au cœur des mythes antiques de l'Himalaya apparaît un paradis perdu entouré par des montagnes infranchissables. Depuis des milliers d'années, de nombreuses histoires ont été contées à propos de cet endroit situé au-delà du Tibet parmi les pics majestueux et les vallées isolées de l'Asie centrale. Un lieu qui persiste à être un paradis inaccessible décrit comme le centre du bonheur et de la jeunesse éternelle. C'est un monde caché tel un mirage… un royaume où pourrait siéger le roi du monde Agharti et où de nombreux passages secrets mèneraient vers tous les continents. Cet endroit, c’est le royaume de Shambhala . »
Pour développer la thématique, les équipes artistiques se sont inspirées du Royaume du Bhoutan, l’une des régions les plus reculées et méconnues dans le monde située dans les sommets de l’Himalaya entre l’Inde et la Chine. Luis Valencia nous explique « Nous n’avons pas eu la prétention de copier l’architecture ou les paysages du Bhoutan, mais de les utiliser pour concevoir l’univers thématique de Shambhala. » La zone est donc un mélange entre éléments vraisemblables –des temples et un village de montagne – et imaginaires avec diverses statues telles un Bouddha géant ou une sorte de carte astronomique par exemple. Le tout entouré de rochers légèrement saupoudrés de blanc pour donner l’illusion aux visiteurs de se trouver au cœur des montagnes enneigées.
La zone de Shambhala dans son ensemble a été conçue afin de donner aux visiteurs la possibilité de s’approcher de l’attraction, de se promener sous le circuit et de profiter de points de vue inédits comme le bas de la first drop ou le splash qui est probablement l’endroit le plus populaire ! Luis Valencia nous précise que tout a été imaginé afin de créer le sentiment chez les visiteurs de se retrouver transporter ailleurs… « Shambhala n’est pas qu’une attraction, c’est une nouvelle ambiance immersive pour nos visiteurs. Il y a le design du circuit, les décors, la musique, la présence de Dragon Khan… et beaucoup de choses à voir pour celles et ceux qui restent à terre ! C’est très visuel et de ce point de vue, je pense que nous sommes les premiers à proposer un hypercoaster aussi impressionnant avec une thématique si développée. On voulait quelque chose d’unique et je pense que c’est réussi ! »
L’avis de NewsParcs
Comme on pouvait s’y attendre, Shambhala tient toutes ses promesses et vient compléter parfaitement l’offre déjà très diversifiée de PortAventura.
Visuellement, l’attraction est vraiment incroyable et sa silhouette l’impose comme le nouveau symbole du parc. Le circuit est original et nous avons particulièrement apprécié la première partie avec la first drop, le tunnel, le premier camelback, la double hélice, la speed hill, le second camelback et le splash. La seconde partie est un peu plus calme, probablement car l’espace de construction était un peu étriqué, mais conserve tout de même un très gros intérêt en étant particulièrement amusante avec 3 autres camelbacks et une chute inclinée. Les trains panoramiques sont extrêmement confortables et le design en V un vrai plus pour le sentiment de liberté.
La zone thématique a été joliment réalisée et les points de vue offerts sur le circuit valent le détour, particulièrement au niveau du splash et de la first drop, sans oublier la présence de Dragon Khan sous lequel on peut également se promener. L’ensemble est vraiment dynamique, surtout lorsqu’au hasard des opérations, les deux trains se lancent en même temps ! De plus, celle-ci permet désormais aux visiteurs de rejoindre la zone chinoise depuis la zone polynésienne (via Sesamo Aventura) d’une manière plus rapide qu’auparavant. On notera également les photos on-ride originales ainsi que la possibilité d’acheter sa propre vidéo embarquée.
Seuls bémols toutefois, l’absence d’une boutique et le manque d’intérêt de la file d’attente qui ne consiste qu’à faire des allers-retours sous un toit alors que le parc aurait pu imaginer quelque chose de plus original en lien avec la légende de Shambhala.
Shambhala est plus qu’une simple attraction, c’est le nouveau point fort de PortAventura, un gage de son développement futur et de son repositionnement comme l’une des principales destinations de parcs à thèmes en Europe et dans le monde.
Shambhala : un moteur pour la croissance de la destination PortAventura
Shambhala s’intègre dans un important plan de développement mené par les deux actionnaires principaux de PortAventura Resort - l’investisseur Investindustrial et la banque Caixa - avec une volonté affichée d’en faire une destination touristique majeure en Europe mais aussi dans le monde. Car il ne faudrait pas oublier que PortAventura, c’est aussi un parc aquatique, 4 hôtels thématiques (2000 chambres au total) et un centre de conventions… Les principaux marchés étrangers ciblés par la destination sont aujourd’hui le Royaume-Uni, la France et la Russie (dont le nombre de touristes est en hausse constante ces dernières années) mais la direction souhaite désormais aller plus loin comme nous l’explique le président directeur général de PortAventura, Fernando Aldecoa: :« L’un des points clés du succès de PortAventura Resort, c’est l’internationalisation. En 2011, 30% de nos visiteurs sont venus de l’étranger alors que ce chiffre n’était que de seulement 13% en 1995. L’objectif de Shambhala est de faire de PortAventura Resort une destination touristique de loisirs de classe mondiale leader en Europe et d’attirer plus de visiteurs étrangers en commençant par l’Allemagne, le Benelux et l’Italie. Nous allons accroître notre offre et notre niveau de qualité tout en poursuivant nos efforts pour développer ces marchés qui viendront soutenir la croissance de nos activités . »
Après une période de difficultés qui l’a éloigné de la place de second parc à thèmes d’Europe loin derrière Europa-Park avec une chute à 3,2 millions de visiteurs en 2010, PortAventura a retrouvé ses lettres de noblesse la saison dernière grâce à l’ouverture de la zone thématique pour enfants Sesamo Aventura.
Pour un budget de 15 millions d’euros, le pari est gagné car la fréquentation a explosé d’un demi-million de visiteurs alors que l’Espagne est, on le rappelle, toujours plongée dans une crise économique profonde. Le resort a ainsi accueilli 3,7 millions de visiteurs et peut espérer atteindre à nouveau le chiffre symbolique des 4 millions en 2012 grâce à Shambhala. Le public familial (avec enfants de moins de 12 ans) est dorénavant celui qui est le plus privilégié car le taux de visite de ce groupe est passé de 42% en 1995 à 77% en 2011, en hausse de 5% par rapport à 2010. Enfin, le nombre de nuitées dans les hôtels est lui en constante hausse, passant de 227.000 en 2009 à 297.000 en 2011. Fernando Aldecoa commente « Même si la situation économique en Europe et en Espagne est aujourd’hui incertaine, nous sommes optimistes pour l’avenir. Au jour d’aujourd’hui, nous constatons que les réservations de séjour sont en hausse de 10% et Shambhala devrait nous permettre d’attirer plus de monde encore qu’en 2011 ! »
Avec plus de 675 millions d’euros investis depuis son ouverture, PortAventura enchaîne les grandes nouveautés tous les deux ans depuis 2005 avec la tour de chute libre Huracan Condor suivi du Launch Coaster Furius Baco en 2007, de l’Hôtel Gold River en 2009 et de Sesamo Aventura en 2011. La direction souhaite poursuivre cette stratégie dans le futur afin d’assurer sa croissance et sa renommée comme le précise Fernando Aldecoa « Notre objectif est d’ouvrir une grande nouveauté tous les 3 ans car nous souhaitons que nos clients répètent leurs visites. Nous souhaitons aller vers la diversité, les innovations et pouvoir offrir en outre de plus petites nouveautés à chaque saison. »
Shambhala est ainsi annoncé comme étant la porte d’entrée pour de futures expansions qui seront développées dans les prochaines années…De quoi envisager l’avenir avec optimisme et beaucoup d’intérêt !
Propos recueillis par François Mayné le 11 mai 2012
Remerciements : PortAventura Resort
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