NewsParcs est une publication en ligne spécialisée sur l'industrie des parcs d'attractions dans le monde.
Nous travaillons en contact direct avec les fabricants, fournisseurs, consultants, propriétaires et opérateurs afin de ne publier que des informations fiables et pertinentes.
NewsParcs, connecte l'industrie des parcs d'attractions !
NewsParcs sera présent à l'IAAPA Attractions Expo 2013 d'Orlando afin de faire le point sur les dernières tendances et développements de l'industrie mondiale des parcs d'attractions.
Retrouvez-nous sur Twitter (@NewsParcs) du 19 au 22 novembre avec le hashtag #IAAPA
La décision est devenue officielle ce mercredi 7 septembre un peu avant 17h. « En conséquence, l’article 1er C est supprimé », a prononcé le vice-président de l’Assemblée nationale Marc Le Fur après qu’une dizaine de députés eurent présentés leurs amendements pendant les deux sessions du jour. La mesure TVA annoncée le 24 août dans un plan de rigueur du gouvernement, et qui prévoyait d’augmenter à l’automne le taux de TVA des droits d’entrée des parcs de loisirs de 5,5 à 19,6%, n’a donc finalement pas passé l’étape du Parlement, au plus grand soulagement de l’ensemble de la profession.
Cette confirmation du rejet de la mesure était avant tout symbolique après les événements des jours précédents (voir notre précédent article) . Le gouvernement lui-même a annoncé la veille en séance plénière via la Ministre du Budget Valérie Pécresse qu’il avait « entendu les réserves des uns et des autres » et qu’il s’était consenti à remplacer cette hausse par une autre mesure visant à augmenter de 2% la TVA des nuitées d’hôtels de luxe. Une Ministre qui, pour se justifier, persiste et signe « Permettez-moi, en quelques mots, de rappeler les raisons qui ont conduit le Gouvernement à vous proposer cette mesure. Pour cela, il faut revenir à l’origine même de l’application du taux réduit de TVA aux parcs à thème. C’était en 1986. Cet avantage fiscal devait alors permettre d’encourager l’émergence d’un secteur qui était encore embryonnaire et dont le modèle économique était lui-même incertain. »
Hors, elle fait erreur, ce taux réduit ayant en réalité été introduit dans le code des impôts lors de la signature de la convention entre l’Etat et The Walt Disney Company pour la création de Disneyland Paris, finalement élargie au Parc Astérix puis à l’ensemble des parcs de loisirs. Elle poursuit son intervention devant les parlementaires : « Les choses ont bien changé depuis lors. Les parcs à thème ont trouvé leur place, leur succès ne se dément pas et ils ont su dégager d’autres recettes particulièrement dynamiques. Je pense par exemple à la restauration, qui bénéficie elle-même d’un taux de TVA de 5,5 % à l’hôtellerie, ou encore aux produits dérivés. Dans ces conditions, il y a lieu de s’interroger sur le maintien d’un régime dérogatoire qui, au surplus, crée une distorsion de concurrence au détriment des parcs aquatiques ou des activités de plein air. » Force est de constater que, jusqu’au bout, le gouvernement aura tenté de justifier son attitude sans convaincre…
Réactions
Nous avons récolté les réactions de plusieurs parcs de loisirs, qui se sont tous félicités du retrait de la mesure et d’un retour à la normale.
Dominique Hummel, Président du Directoire du Futuroscope a été le premier et a déclaré « Je suis et avec moi toute l'équipe du Parc soulagé. Le Futuroscope aurait-il surmonté cette nouvelle épreuve? Avec un tarif d'entrée en hausse de 14%, le recul de la fréquentation était inévitable. Moins de visiteurs, on sait ce que cela veut dire: moins de chiffre d'affaires donc moins d'investissements et d'emplois, moins de retombées économiques sur le territoire! Dès l'annonce de la mesure, Jean-Pierre Raffarin a contesté sur son blog la mesure envisagée. Les Elus de la Vienne ont ajouté leurs voix. Cette mobilisation a été déterminante. Nous leur exprimons notre profonde gratitude. » Il conclut : « L'équipe du Parc ressort plus motivée que jamais de cette période délicate et prépare avec enthousiasme les 25 ans du Futuroscope ».
Arnaud Bennet, Président Directeur Général de Le PAL « C’est un soulagement, cette mesure était à la fois stigmatisante et arbitraire, elle nous a pris au dépourvu et nous a mis dans l’incapacité de réagir. Il est clair que les conséquences auraient été fâcheuses, à la fois notamment sur le plan des investissements et sur la dynamique des entreprises du secteur. On ne peut pas impunément prélever 14 points de plus sur une entreprise sans avoir de conséquences sur son développement ! Tout cela n’était pas très réfléchi, car les parcs jouent un rôle énorme dans l’aménagement du territoire et dans l’économie des régions. »
Cette décision intervenait également au moment où l’on ressent une vraie croissance du secteur des parcs de loisirs français, avec beaucoup d’investissements et des niveaux de fréquentation en hausse « Oui, et notre métier a une caractéristique, c’est que nous avons le devoir d’investir, parfois bien plus que d’autres secteurs. 95% des parcs ont une vocation régionale, et donc une zone de chalandise assez fermée qui nécessite des investissements extrêmement lourds chaque année – entre 15 et 25 % du chiffre d’affaires de chaque site – pour pouvoir fidéliser cette clientèle. Et c’est au prix de ces investissements et à condition d’avoir un retour en terme de fidélisation que les parcs sont susceptibles de se développer. »
En tant que Président du Snelac, Arnaud Bennet déclare que « Le syndicat a fait son travail, nous avons alerté les députés et sénateurs et avons eu le plaisir de voir que nos arguments étaient entendus. Ils nous ont écoutés dans nos revendications par rapport à la décision arbitraire et brutale du gouvernement. Nous allons remercier de manière officielle tout ceux qui nous ont soutenu, en tête desquels il y a bien entendu Jean-Pierre Raffarin et Jean François Coppé, sans oublier les nombreux parlementaire qu’il soit de la majorité ou de l’opposition. Tous nous ont aidé à apporter la bonne parole et à ramener le gouvernement a plus de sagesse. Les parlementaires sont des gens sérieux, qui ont quasi tous un parc de loisir dans leur circonscriptions. Ils savent comment ils fonctionnent et ce qu’ils leur rapportent, ils connaissent leurs niveaux d’investissement et cette nécessité de dynamiser le secteur par une injection permanente de capitaux pour renforcer l’attractivité, élargir l’offre et créer des emplois. Les parcs sont contributeurs de la richesse locale, départementale ou régionale. »
Il revient enfin sur les déclarations de la Ministre du Budget « Son analyse est tronquée et elle ne connaît visiblement pas ses dossiers. La TVA de 5,5% a d’abord été accordée à Disney et Astérix et les autres parcs n’ont pas bénéficié de cette mesure tout de suite. Nous l’avons négocié à l’époque avec France Parcs, qui a conduit à la fondation du Snelac, alors que Nicolas Sarkozy était Ministre du Budget. Et nous l’avions obtenu en argumentant le fait que la plupart des attractions des parcs étaient pour souvent d’origine foraine et lorsque les forains étaient à 5,5, il était bien évident de passer les parcs d’attractions sur le même taux. C’est donc uniquement sur cette base que le taux de TVA réduit a été obtenu pour l’ensemble des parcs. »
Laurent Albert, directeur général du Grand Parc du Puy du Fou, s’est dit « Heureux avant tout pour l’ensemble de nos visiteurs qui n’auront pas à supporter une augmentation des tarifs, car on aurait dû quoiqu’il arrive répercuter la hausse de la TVA sur les billets d’entrée. Je suis heureux également pour nos équipes internes et notamment nos jeunes que nous recrutons et formons tous les ans. Avec 130 CDI et près de 900 saisonniers, la TVA aurait joué sur notre recrutement, ça c’est certain ! Et puis je pense aussi à toutes les entreprises et artisans avec lesquelles nous travaillons, car cette mesure aurait cassé l’investissement. Les conséquences de cette mesure aurait été désastreuses, car on aurait été obligés d’augmenter nos prix à l’automne, et notre saison « Le Mystère de Noël » aurait été frappée de plein fouet par cette hausse. Les brochures étaient imprimées et la moitié des billets déjà vendus… »
Il poursuit « On fait un beau métier et on offre du rêve, on est pas contre participer à l’effort collectif ni participer à cette dramatique crise économique, mais pas au détriment de nos visiteurs. Nous devons beaucoup investir, la moindre nouveauté nous coûte au minium 5 millions d’euros, et nous faisons des plans quinquennaux à long terme en prenant en compte ce taux réduit. Si on nous laisse du temps pour absorber une hausse de TVA, alors on pourra le répercuter correctement sur nos plans financiers. Mais en plein match, on ne change pas les règles du jeu.Vous savez, ici au Puy du Fou on a jamais reçu aucun centimes d’argent public, comme la plupart des parcs français qui sont souvent des entreprises familiales d’ailleurs. »
Philippe de Villiers, fondateur du Puy du Fou, a été l’une des figures politiques qui a pris la défense de la profession, à ce sujet Laurent Albert commente « Le gouvernement s’en est pris à une corporation, on est réparti sur l’ensemble du territoire et donc sur l’ensemble des élus et des députés. Et au mois d’août, on est pas en vacances donc on a pu réagir très rapidement. L’impact des politiques à été déterminant avec bien entendu Philippe de Villiers, Jean-Pierre Raffarin sans oublier Hervé Novelli qui a été secrétaire d’état au tourisme, des poids lourds politiques certes, mais également des passionnés qui se sont sentis je pense attaqués sur leur identité forte. La plupart des parcs sont installés en pleine campagne, tôt ou tard un parlementaire ou un sénateur allait être touché par cette mesure, et c’est ce qui s’est passé ! »
Le directeur de Fraispertuis-City dans les Vosges, Patrice Fleurent, nous confie « être rassuré du retrait de la mesure du plan de rigueur, comme l’ensemble des parcs en France. » Il ajoute « Cette augmentation, bien que applicable en 2012, aurait eu des conséquences sur notre trésorerie et aurait risqué de poser des difficultés pour le remboursement de l'important emprunt que nous avons réalisé pour Timber Drop. De plus, notre proximité avec Europa-Park nous aurait rendu impossible une hausse de 2,5 € du billet d'entrée. »
Nicolas Moulin, directeur du Parc Terra Botanica à Angers qui était également concerné par la mesure ; malgré le statut de parc botanique et le flou qui a entouré ce type de parcs lors de l’annonce du gouvernement : « Terra Botanica se joint à l’ensemble de l’industrie pour se féliciter de cette décision qui va permettre de préserver le pouvoir d’achat de nos visiteurs et poursuivre les réflexions de façon plus sereine sur les nouveautés qui seront proposées pour la saison 2012 mais également 2013. »
Catherine Damesin, directrice de Vulcania, se réjouit de l’abandon définitif du projet. « Cette décision aurait amputé encore plus le pouvoir d’achat des français, en les privant d’un moment de détente partagé en famille ». Cette mesure, très injuste socialement, était particulièrement inique dans le cas de Vulcania, parc de vulgarisation scientifique créé à l’initiative du Conseil Régional d’Auvergne dans une logique d’attractivité du territoire ;. « Avec 340 000 visiteurs accueillis en 2010, dont 85% viennent de l'extérieur de l’Auvergne, Vulcania est devenu une véritable locomotive du tourisme auvergnat. La hausse de la TVA aurait cassé cette dynamique » conclut-elle.
Frédérique Drouin de Walygator Parc a de son côté voulu démentir une information circulant sur Internet qui stipulait que le parc risquait de fermer ses portes si la mesure était votée : « C’est totalement faux et cela déforme mes propos. J’ai juste dit que nous avons fait une réunion et qu’une seconde allait avoir lieu pour définir… si nous étions en mesure d’absorber l'éventuelle hausse ou si nous devions la répercuter sur le prix de vente aux clients ! » Elle ajoute « Nous ne pouvons que nous réjouir de cet abandon, le parc Walygator est ravi que le bon sens ait prévalu ! »
Conclusion
Fort heureusement, l’exposition médiatique de la mesure n’a visiblement pas créé trop de confusion dans l’esprit des visiteurs. A notre question de savoir si ces derniers avaient reçu des courriers de clients inquiets d’une possible augmentation des prix, la plupart des parcs ont répondu par la négative, expliquant tout de même avoir reçu des messages de soutien et de confiance. Leur notoriété aurait même gagné quelques points !
Arnaud Bennet précise : « Si des prix augmentent l’année prochaine, je ne pense pas qu’il y aura de la confusion auprès des visiteurs. Ceux-ci font bien le lien entre les nouveautés qui sont proposées et des hausses éventuelles de tarifs, qui sont dans tous les cas toujours très raisonnables. C’est normal pour un parc qui investit, élargit son offre, et qui devient plus attractif, d’augmenter son prix d’entrée régulièrement. Je ne pense pas qu’il y aura de dommages en terme d’image. » Laurent Albert souligne lui le ressenti des visiteurs du Puy du Fou devant les caméras des chaînes de télévision nationales : « Ce qui a été déterminant, c’est le ras-le-bol des français quand à cette énième mesure qui arrivait au mauvais moment, alors que la plupart sont justement restés en France pour leurs vacances. Pénaliser les loisirs n’a pas bien été accepté, surtout ces petits moments en famille que l’on passe dans les parcs d’attractions. »
Cette page étant tournée, ou presque car l’attitude du gouvernement restera certainement au travers de la gorge de quelque-uns, il est désormais temps de regarder vers demain et la saison 2012 qui approche… et nous réserve de bien beaux moments !
Ces trois dernières années ont été fort intenses pour NewsParcs. Notre publication, vouée depuis 1998 à l'actualité de l'industrie des parcs d'attractions dans le monde, s'est profondément métamorphosée pour devenir l'une des...
ENTREPRISE | NewsParcs - Publié le 28 janvier 2014
Les parcs de loisirs de la Compagnie des Alpes ont enregistré des résultats décevants au cours de l'exercice fiscal 2012/2013 qui s'est clôturé ce 3...