NewsParcs est une publication en ligne spécialisée sur l'industrie des parcs d'attractions dans le monde.
Nous travaillons en contact direct avec les fabricants, fournisseurs, consultants, propriétaires et opérateurs afin de ne publier que des informations fiables et pertinentes.
NewsParcs, connecte l'industrie des parcs d'attractions !
NewsParcs sera présent à l'IAAPA Attractions Expo 2013 d'Orlando afin de faire le point sur les dernières tendances et développements de l'industrie mondiale des parcs d'attractions.
Retrouvez-nous sur Twitter (@NewsParcs) du 19 au 22 novembre avec le hashtag #IAAPA
Cinq jours après l’annonce du gouvernement français de relever le taux de TVA des parcs à thèmes de 5,5 % à 19,6 % , l’ensemble de la profession ne décolère pas et reste stupéfaite par une mesure qui devrait, pour rappel, ne ramener que 90 millions d’euros dans les caisses de l’Etat.
Si cette proposition devait être votée au Parlement en septembre, elle porterait un coup grave sur l’ensemble du secteur des parcs de loisirs car ceux-ci devraient - dès l’automne - augmenter les tarifs des droits d’entrées de 14 points (13,02%). Une hausse tellement importante qu’elle leur porterait préjudice qu’ils la prenne totalement à leur charge (diminution des résultats d’exploitation, avec pour conséquence la baisse du niveau des investissements, voire pire, des licenciements) ou simplement en partie à leur charge (auquel cas il faudra s’attendre à une diminution de la fréquentation).
Jeudi, le Syndicat National des Espaces de Loisirs, d’Attractions et Culturels (le Snelac) communiquait pour l’ensemble de la profession en qualifiant la mesure de « terriblement injuste et discriminatoire ». Un message relayé de concert par de nombreux opérateurs de parcs et soutenus par certaines figures de la politique, tous mouvements confondus. La presse nationale, économique et régionale s’est également intéressée aux éventuelles conséquences d’une telle mesure et la sphère internet a emboîté le pas, notamment sur les réseaux sociaux et sur les forums de passionnés.
Nouvelles réactions
Après notre premier article qui est revenu notamment sur les réactions du Snelac, de la Compagnie des Alpes, du Futuroscope, du Puy du Fou et de Walygator Parc, nous poursuivons aujourd’hui l’analyse de la situation avec de nouveaux témoignages que nous avons obtenu, et avec d’autres déclarations issues d’article de presse.
Certains parcs n’ont pas souhaité commenté la mesure d’une manière plus approfondie, préférant se rallier à la position du Snelac. C’est notamment le cas de Disneyland Paris ou du PAL, dont le Président Directeur Général - Arnaud Bennet – en est également le président.
Contacté par nos soins, le directeur de Fraispertuis-City Patrice Fleurent nous confirme que : « Une telle mesure serait un coup de frein à l’investissement car il nous sera difficile de passer de 18€ à 20.5€ sans risquer de perdre un grand nombre de visiteurs. En ce qui concerne Fraispertuis-City, le coût d’une telle mesure aurait représenté pour l’année 2010 une perte de 12% de notre chiffre d’affaires, soit 300 000 € uniquement sur la billetterie. Cette mesure viendra en plus sur les boissons sucrées ce qui représente également un chiffre important dans nos parcs. »
Il ajoute : « Il est vrai que les parcs ont, contrairement à beaucoup, traversé la crise des deux dernières années avec de bons résultats, mais il faut souligner que nous avons fait le choix d'investir dans de nouvelles attractions et que les revenus des ménages ayant diminué, les parcs ont bénéficié d’une clientèle privilégiant les loisirs de proximités. » Rappelons que cette saison, le parc a investi plus de 4 millions d’euros pour l’achat d’une attraction familiale et d’une montagne russe détentrice quelques semaines d’un record du monde : Timber Drop. « Nous ne désespérons pas de voir le gouvernement revoir sa copie au risque d’un arrêt brutal des investissements et donc la disparition de nos parcs. » conclut t’il.
A Nigloland , l’annonce du gouvernement fait déjà effet. Le parc était prêt à signer un contrat pour une nouvelle montagne russe à sensations fortes… celui-ci est désormais ajourné en attente de la suite des événements. « Nous allions signer le contrat mais nous avons dû geler la transaction en attendant de débloquer la situation », a expliqué Philippe Gélis, l’un des propriétaires du parc au quotidien L’est l’éclair. « Si la TVA augmente, le prix d'entrée prendra 3 € en plus, ce qui entraînera une baisse de 10 % de la fréquentation. Nous serons alors dans l'incapacité d'investir dans de nouveaux manèges. Et là, c'est le début de la fin, comme pour toute entreprise qui n'investit pas ! Nous ne pourrons plus embaucher et, à plus ou moins court terme, nous serons en difficulté et nous devrons licencier une main-d'œuvre locale. Sans parler des emplois indirects et de nos fournisseurs, eux aussi locaux, pour qui le préjudice économique sera important. ». Il ajoute « On se battra bec et ongles. La corporation est très structurée. Nous sommes prêts à mener des actions, même musclées, pour défendre l'entrepreunariat, nos salariés et le pouvoir d'achat de nos clients. »
Bernard Giampaolo, Directeur général de Marineland à Antibes s’est exprimé dans la presse locale. « Je ne sais pas si Marineland, actuellement soumis à un taux de TVA de 5,5%, sera touché. En effet, c'est un parc zoologique, et non pas un parc à thème. Mais si la hausse devait concerner également Marineland, le prix du billet passerait de 36 euros à environ 41 euros. "La ferme du Far-West", qui est un vrai parc à thème, devrait être affectée par cette mesure, qui pourrait bien faire bondir le prix du billet de 11 à 15 euros. En revanche, "Aquasplash", ne sera pas concerné, puisque les parcs aquatiques sont déjà soumis à un taux de TVA de 19,6 %. »
Gilles Campion, propriétaire du Parc Saint-Paul a lui déclaré à France 3 « Comme nos marges bénéficiaires ne sont pas énormes, on va devoir augmenter nos tarifs. ». Le directeur du Parc Touristique des Combes, Mathieu Chevalier, a de son côté annoncé au Journal de Saône et Loire. « Si nous sommes concernés, soit nous augmentons le prix du billet de 14% pour conserver notre capacité d’investissement, soit on prendra des mesures d’économies de fonctionnement, qui concerneront principalement le personnel. »
Vulcania s’est exprimé sur sa page Facebook : « Des pétitions se mettent en place pour s'opposer à ce projet de hausse de la TVA. Nous avons souhaité relayer ces démarches. En effet, si cette mesure devenait effective, nous serions tous, parcs et visiteurs, directement pénalisés car elle impliquerait inévitablement une augmentation des billets d’entrées. ». René Souchon, président de la région Auvergne, a lui estimé que Vulcania devrait payer 600 000 euros de taxes en plus si l’augmentation de la TVA n’était pas répercutée sur les prix d’entrée. « Les conséquences sont scandaleuses : comme toujours le gouvernement s'en prend aux classes moyennes et aux familles les plus défavorisées en creusant encore plus l'inégalité face à la culture, aux loisirs et à l'éducation »
Une classe politique unie
Les réactions politiques ont de leur côté été très nombreuses tout le week-end, y compris au sein même du parti au pouvoir (l’UMP) dont le secrétaire général, Jean-François Copé, a déclaré « Sur la TVA sur les parcs d'attraction, il y a un débat qui n'est pas médiocre parce que ce sont des projets territoriaux, qui créent beaucoup d'emplois. On va en discuter, en tout cas peut-être atténuer cette mesure. Ca a été un peu brutal. Ca mérite sans doute d'être réévalué. »
Le président du Mouvement pour la France (MPF) et fondateur du Puy du Fou, Philippe de Villiers, a été le plus critique face au gouvernement, déclarant notamment « Les énarques s’ingénient à faire boiter toutes les entreprises qui réussissent. Que va-t-il se passer ? La mesure va être prise alors que tous les catalogues sont envoyés aux tour-opérateurs pour l’an prochain, donc les parcs à thèmes n’auront pas le temps d’ajuster leurs prix et je pense que cela va provoquer une faillite importante de beaucoup d’entre eux . », tout en précisant que le parc « investit chaque année 25% de son chiffre d’affaires sans un centime de l’Etat ». C’est un véritable risque de mise à mort: nous allons devoir arrêter tout recrutement nouveau, ainsi que les investissements. »
Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre, s’est quant à lui exprimé au sujet du Futuroscope en qualité de sénateur de la Vienne : « Voila une bien mauvaise idée qui frappe d’abord les familles dont ce type de visites remplacent souvent des vacances trop coûteuses et qui porte ensuite atteinte à l’attractivité des territoires. L’Etat va ainsi chercher de l’argent dans la poche des territoires qui ont le plus souvent créé ces parcs sans l’aide de l’Etat pour trouver des ressources et financer des compétences transférées par l’Etat. »
A la vue de ces déclarations et à l’intense offensive médiatique de certains parcs, nul doute que le gouvernement réagira très prochainement. La profession attend sa réaction avec anxiété et espère se faire entendre car son avenir est aujourd’hui en balance et le mal… déjà fait !
Ces trois dernières années ont été fort intenses pour NewsParcs. Notre publication, vouée depuis 1998 à l'actualité de l'industrie des parcs d'attractions dans le monde, s'est profondément métamorphosée pour devenir l'une des...
ENTREPRISE | NewsParcs - Publié le 28 janvier 2014
Les parcs de loisirs de la Compagnie des Alpes ont enregistré des résultats décevants au cours de l'exercice fiscal 2012/2013 qui s'est clôturé ce 3...