Mise à jour : 31/12/11 - 13h54 Publié par François Mayné le 21 janvier 2011, Dossier.

La presse s’était donné rendez-vous à Bruxelles ce jeudi matin à l’invitation de la Compagnie des Alpes pour la présentation officielle du nouveau Walibi , une marque relookée et une stratégie revisitée pour les 4 parcs Walibi Belgium (Belgique), Walibi Holland (Pays-Bas), Walibi Rhône-Alpes et Walibi Sud Ouest (France).

C’est que la capitale belge a une portée symbolique dans l’histoire du célèbre kangourou, ainsi que dans le milieu de la bande dessinée… un monde dans lequel le groupe français va sauter à pieds joints ! Et pas que là d’ailleurs : films, dessins animés et chansons feront désormais partie de l’univers du personnage ! L’ambition est de mise, les objectifs sont clairs, Walibi veut s’imposer sur le marché européen de l’entertainment , comprenez… divertissement global.

Walibi, c’est aussi 35 ans d’expérience et une véritable « success story » ! La marque est actuellement la seconde en Europe, les 4 parcs ayant accueilli en 2010 près de 2.8 millions de visiteurs pour un chiffre d’affaires de 68 millions d’euros. C’est aussi la seule marque transeuropéenne, présente dans 3 pays différents.

Le projet est de taille, considéré comme la phase la plus importante de son histoire. Avec des personnages relookés, une image plus contemporaine et une arrivée dans l’univers médiatique « hors parcs ». La Compagnie des Alpes s’apprête donc à se lancer dans un tout nouveau genre d’activité, un véritable défi et un tour de force qui a nécessité près de 3 ans de travail. Le but de l’opération est de séduire les tweens , les enfants de 8 à 12 ans dont les parents adoptent en général les goûts. Fini le kangourou rondouillard et père de famille, le nouveau Walibi a 15 ans, une silhouette frêle, des habits branchés, fait du skateboard et… est leader d’un groupe musical !

Un peu d’histoire

Plongeons nous quelques instants dans l’histoire de Walibi. Le personnage est né un peu par hasard, au départ d’un jeu de mots choisi par Eddy Mééus (le fondateur) et après que son fils lui ai suggéré une ressemblance avec le wallaby, ce petit marsupial australien cousin du… kangourou ! Plusieurs grands noms du monde de la bande dessinée et des graphistes participèrent à l’évolution de Walibi de Guy Dessicy (des Studio Hergé) à Michel Leloup (Studio Belvision) pour faire de lui une véritable icône nationale dans le milieu des années 90, un symbole du divertissement familial par excellence ! En janvier 2001, quand Six Flags annonce sa retraite avec l’arrivée de Bugs Bunny et consorts, on pense voir une énième enseigne belge disparaître au profit d’une mondialisation grandissante dans l’industrie des parcs de loisirs. Mais c’est sans compter sur le destin… Le kangourou n’a pas donné son dernier mot et c’est en janvier 2005 qu’il fait son grand retour devant un Bugs Bunny désavoué. Il n’est pas seul, car rejoint par plusieurs personnages de BD et un groupe de « nouveaux amis » … Un nouveau Walibi était né… mais pour pas longtemps !

Un travail laborieux

C’est Serge Naïm , Directeur Marketing, du Développement et des Produits, qui explique le cheminement de la Compagnie des Alpes dans la création de ce nouvel univers. Après l’acquisition du groupe Walibi en 2006, la société a été surprise de la notoriété des parcs. Le public reconnaissait facilement le kangourou et sa couleur orange, ce qui était déjà beaucoup pour une marque… mais ce n’était pas suffisant ! Car Walibi n’était qu’une image, un personnage un peu lisse sans réelle histoire fondatrice. Il fallait créer un lien affectif avec les visiteurs, lui donner un caractère plus complexe, moderniser son image et lui offrir des amis avec lesquels il interagirait dans un nouvel univers. Le but était de s’appuyer sur ce qui existait pour créer une nouvelle histoire destinée au cœur de cible de la CDA : les teens, ces enfants de 8 à 12 ans dont les goûts sont de plus en plus proches des jeunes adultes, et qui sont souvent des exemples pour les plus petits au sein des familles.

Petit à petit, l’idée est venue de faire plus qu’une simple transformation. Walibi pourrait sortir des parcs, devenir un personnage à part entière, comme bien d’autres avant lui !

Serge Naïm rajoute qu’il fallait aussi remettre en l’état les parcs et moderniser les attractions existantes. « En recréant Walibi, on va redonner un coup de jeune aux parcs, on va peut être même redonner un coup de jeune à toute l’industrie car nous plaçons notre niveau de qualité et d’ambition à un nouveau niveau. »

« Le voyage du parc d’attractions à l’entertainement a été un travail complexe et long, avec une démarche originale, car nous sommes partis du parc pour concevoir les personnages, alors qu’en général c’est plutôt le contraire ! Nous avons mis du temps à écrire l’histoire fondatrice, il a fallu repenser Walibi comme un personnage d’aventure qui va créer des émotions. Nous sommes partis de deux éléments : de l’audace, comme celle qu’avait eu Eddy Mééus et la musique, un élément important de l’expérience dans les parcs, et qui plait particulièrement aux tweens. »

Un comité de pilotage géré par une douzaine de personnes a été mis en place il y a près de 3 ans. Ce studio interne multidisciplinaire ne s'est pas attelé uniquement à un rebranding mais à la conception et la réalisation d'un nouveau contenu, impliquant de nouvelles mascottes et un nouvel univers musical. Ce nouveau contenu a fait l'objet à son tour d'une traduction sur le plan du merchandising. Sa mise en oeuvre dans les parcs mobilisera en outre l'ensemble des équipes opérationnelles.

De nombreux experts ont été appelés pour participer à l’élaboration du nouvel univers, et propulser Walibi dans une nouvelle dimension.

L’équipe, composée au total de près de 200 personnes, est internationale, les films ont été conçus par Cube Creative en France, les spectacles et mascottes par Chris Creatures en Allemagne, le manga par le studio "World Wide " à Hong Kong (avec Wuye Changjie aux dessins et Jean-David Morvan au scénario), le merchandising a été confié à Mudpie au Royaume-Uni, le logo à FigTree en France, la stratégie marketing à Armando Testa Brussels en Belgique et Hémisphère Droit Paris en France et la musique en Allemagne. Enfin, Joravision & Upsilon sont en charge de l'implémentation des nouveaux concepts dans les parcs.

Comme les images valent mieux qu’un long discours, voici un making-of des étapes de création les plus importantes :

Un nouvel univers inspiré par les mangas

Quand Dominique Marcel (Président directeur général du groupe) nous avait annoncé en décembre dernier que « Walibi n’avait pas vraiment d’histoire », on comprend aujourd’hui la portée de son propos, tant le nouvel univers de la marque a été réfléchi et travaillé pour proposer au public une expérience totalement nouvelle, une histoire à part entière.

Cet univers, totalement imaginaire, nous emmène dans la ville de Monotowny (un jeux de mot avec monotonie), un monde où fantaisie et humour n’ont pas vraiment leur place… Les habitants ont un destin tout tracé en fonction de leur espèce : les perroquets sont journalistes, les chiens, policiers, les ours, chauffeurs de taxis… quant aux oiseaux, ils sont les seuls à avoir le droit de chanter ! Et gare à celui qui ose s’éloigner du droit chemin qu’il est censé suivre !

Walibi et son frère jumeau Squad semblaient donc condamnés à une vie monotone… Jusqu’au jour où ils entrent en possession d’une carte qui les conduit à Shimmeria , un lieu mystérieux peuplé de créatures fantastiques. Dans ce monde parallèle où règne la magie, les deux frères goûtent à la liberté de jouer de la musique. Pour eux, c’est une véritable révélation : désormais, rien ne pourra les empêcher de vivre leurs propres aventures musicales !

Tout deux sont néanmoins différents : alors que Walibi est convaincu que la musique et la joie de vivre peuvent changer le monde, son frère est un farouche individualiste qui n’aspire qu’à être sous les feux des projecteurs.

La musique comme fil rouge

Walibi monte donc son propre groupe, les W.A.B. (Walibi’s Adventures Band) composé par lui-même (guitariste) mais aussi par trois autres amis : Fibi, Haaz et Zenko ! Fibi est une jeune ondine (déesse aquatique) originaire de Shimmeria, une créature fantastique qui possède un certain nombre de pouvoirs dont elle ne se sert qu’en cas de force majeure. Chanteuse, elle n’a rien à envier à la voix envoûtante de ses tantes, les sirènes. Haaz est un guépard virtuose de la guitare, éperdument amoureux de Fibi et qui a tendance à privilégier la loi du plus fort et de l’individualisme. Enfin, Zenko est un gorille prodige de la batterie, timide et toujours de bonne humeur ! Il supporte mal les règlements draconiens de Monotowny qui empêchent notamment les habitants de rire quand bon leur semble.

Pour contrer Walibi, Squad a également créé son groupe plutôt « dark rock » qu’il a baptisé The SkunX. Il est accompagné par Motiv, un corbeau hypocrite et cynique passé maître dans l’art de chercher des noises et qui prend un malin plaisir à semer la zizanie partout sur son passage. Profondément égoïste, il n’hésitera pas à trahir The SkunX dont il est l’organiste pour servir ses propres intérêts. Le troisième membre de la bande est Loco, un taureau narcissique totalement sous influence de Motiv et entièrement dévoué à Motiv. Batteur du groupe, les quelques rares neurones qu’il possède ne s’activent vraiment que lorsqu’il doit choisir ses vêtements et soigner son look !

D’autres personnages feront également partie de l’univers. Vita Drakovitz, un vieux dragon asthmatique, tenancière du bar le plus apprécié de Shimmeria, Le Psyke, qui accueille régulièrement le W.A.B en concert. A la fois grippe-sou et mère poule, c’est un monstre de paradoxes ! La petite Linaa est un poussin de 7 ans, fervente admiratrice de W.A.B et qui rêve de remplacer Fibi au chant, tandis que Sara Fox, une renarde business women et ambitieuse, est impresario du groupe.

Les deux groupes de rock rivaux, W.A.B et The SkunX, vont se livrer à d’impitoyables joutes musicales, The Music Battle. Tout deux ont déjà un titre phare « Hello World » pour le groupe de Walibi et « We are The SkunX », une chanson punk rock déjantée pour le groupe de Squad.

Plusieurs nouveautés prévues

Concrètement, outre l’arrivée des personnages dans les parcs, plusieurs nouveautés seront au programme.

La principale, c’est la conception et production d’un film en 3D baptisé Rokken Roll’ et qui emmènera les personnages dans une folle aventure sur Shimmeria. Ce dernier sera présenté dans les 4 parcs, parfois en format 4D (c'est-à-dire avec effets spéciaux) comme à Walibi Belgium ou Bob l’Eponge est sur le départ.

Voici la bande annonce officielle de Rokken Roll’, un film qui parait dynamique et dont la qualité graphique nous a particulièrement séduit!



Chaque parc proposera aussi diverses animations ou spectacles en fonction de la saison. Walibi Belgium accueillera W.A.B. et The SkunX pour un concert géant et une bataille musicale dans l’amphithéâtre.

Notons que les costumes des personnages qui circuleront dans les parcs et se produiront dans les spectacles ont été spécialement conçus pour des musiciens. Les bouches sont mobiles pour plus de réalisme et les mains très fines pour permettre de jouer des différents instruments. On a particulièrement apprécié les voir bouger sur scène grâce à la fluidité de leurs mouvements et leur look résolument moderne.

Nouvelle stratégie de communication

Afin de coordonner la stratégie des 4 parcs, les logos ont été modifiés (y compris celui de l’Aqualibi) et certains noms ont même changés ! Ainsi, Walibi World sera désormais Walibi Holland et Walibi Aquitaine devient Walibi Sud Ouest. Seuls Walibi Belgium et Walibi Rhône Alpes ne changeront pas.

Walibi s’apprête à envahir le paysage audiovisuel et sera présent un peu partout, que ce soit dans des spots télévisés ou sur des affiches. Bien entendu, la campagne publicitaire et promotionnelle actuelle est d’hors et déjà déclinée en ligne, notamment sur les réseaux sociaux. Walibi, W.A.B. et The SkunX bénéficient déjà d’une page fans sur Facebook, les sites des 4 parcs ont été remodelés, un nouveau portail a été créé www.walibi.com et le site www.themusicbattle.com propose désormais de découvrir l’univers cartoonesque des personnages, avec une première mini bande dessinée, des clips musicaux, plusieurs jeux en ligne et bien plus. L’ensemble étant centré sur l’opposition entre les deux groupes musicaux.

Les hommes derrière le projet

Serge Naïm (54 ans), diplômé d’HEC, a été directeur financier puis directeur général adjoint finance d’Euro Disney jusqu’en 2003, groupe dans lequel il a occupé, pendant 11 ans, diverses fonctions opérationnelles avant d’en rejoindre le comité exécutif. Il rejoint en 2005 le Groupe Compagnie des Alpes comme membre du Directoire et directeur de la branche Parcs de Loisirs. En mars 2009, il devient directeur général adjoint de la Compagnie des Alpes et depuis octobre 2009, il est également responsable de la direction du marketing, du développement et des produits de l’ensemble du groupe. A ce titre, ses principales missions sont d’améliorer l’attractivité et la performance commerciale des sites et d’identifier toutes les opportunités de développement du Groupe.

Rascal Udo Hüppe (45 ans) a rejoint l’équipe projet en charge du rebranding de Walibi en juillet 2009, en tant que directeur pour le contenu et la création. Il a mené cette mission parallèlement à sa fonction de directeur général de Fort Fun Abenteuerland, le site allemand de la Compagnie des Alpes, avant de se consacrer à 100% au projet Walibi depuis mars 2010. Diplômé en marketing et communication ainsi qu’en psychologie, Rascal Udo Hüppe a démarré sa carrière de manager dans l’industrie musicale, au début des années 90 chez Rough Trade Records/ Zomba Records. Il est également à l’origine de Popkomm, un évènement incontournable pour l’industrie musicale du monde entier qui se déroule à Berlin. Musicien lui-même, Rascal Udo Hüppe a signé plusieurs succès et continue d’ailleurs d’enregistrer et de donner des concerts avec son groupe «Rotersand».

Oliver Snyers (40 ans) est depuis novembre 2006 le directeur marketing de Walibi Belgium (Walibi, Aqualibi et Bellewaerde). Parallèlement, il a été nommé Marketing Manager de la marque Walibi en juillet 2009 et supervise à ce titre les aspects marketing du rebranding des quatre parcs Walibi en Europe. Oliver Snyers a rejoint le groupe Compagnie des Alpes en 2002, en tant que directeur marketing et ventes de Bellewaerde (à l’époque Starparks Group). Auparavant, cet ingénieur commercial a travaillé chez Scoot.

« Grands parcs, grandes marques »

Le nouvel univers Walibi illustre l’ambition du Groupe Compagnie des Alpes de valoriser ses marques et ses expertises. L’objectif est d’augmenter le potentiel de croissance et de démultiplier la capacité d’expansion. D’ici à 2012, 15 millions d’euros auront été investis (dont plus de 11 millions à ce jour) pour nourrir la marque et lui permettre de prendre vie dans les parcs, tout en ouvrant de nouvelles opportunités de développement à long terme.

Entretiens avec Serge Naïm, Caroline Crucifix et Dominique Fallon

Nous avons eu tout d’abord l’occasion de nous entretenir avec Serge Naïm, qui a eu un rôle important dans l’organisation du nouveau Walibi.

NewsParcs : Votre travail s’est concentré autour de la marque, des personnages et de l’événementiel. La concurrence est néanmoins rude en termes de nouvelles attractions, notamment en Belgique. Avez-vous prévu de développer des nouvelles attractions en 2012 ?

Serge Naim : La concurrence, on a l’habitude vous savez ! Et c’est très bien, car plus il y a de concurrence, plus l’industrie marche. On n’a pas de soucis avec ça, je pense qu’avec notre nouveau produit, on affirme une stratégie originale et de qualité. Je crois que l’on donne un coup de jeune aux parcs Walibi mais aussi à l’industrie. Elle ne peut pas être simplement concentrée sur les attractions, c’est une industrie d’entertainment, et il y a donc d’autres dimensions que nous introduisons.

NP : Contrairement à Studio 100, vous allez utiliser des personnages de parcs d’attractions pour en faire un nouvel univers médiatique, et pas le contraire.

SN : Oui, c’est une démarche assez originale. Nous partons de nos actifs pour créer des histoires. Mais il y a des précédents bien entendu, Pirates des Caraïbes par exemple où une histoire a été créé à partir d’une attraction. Je trouve que c’est une démarche tout à faire légitime que nos visiteurs comprendront, car si Walibi est un nom que les gens connaissent, il lui manquait cruellement une histoire !

NP : Est ce que la nouvelle marque pourra s'appliquer à d'autres parcs existants dans le groupe, ou à de futures acquisitions ? Nous pensons à Sindibad by Walibi au Maroc par exemple.

SN : Aujourd’hui dans le groupe, il n’y a pas d’autres parcs candidats, sinon on l’aurait fait tout de suite. En réalité, aucun ne correspond à ce que l’on souhaite faire. Par contre dans l’avenir, notre développement international passera effectivement par la licence Walibi ! Sindibad sera une première étape, nous sommes en train d’en négocier d’autres. Et cette nouvelle marque, ce nouvel univers, nous donne un avantage fantastique, parce que lorsque l’on vient près d’un investisseur dans un pays émergent, on va arriver avec de vraies histoires, avec des films, avec des campagnes de publicité, et avec toute une série de produits qui rendront le projet encore plus attractif.

NP : En 2011, dans combiens de pays vont être diffusées les productions de Walibi ?

SN : Pour l’instant, dans les pays où se trouvent nos parcs : en Belgique, aux Pays-Bas et en France.

NP : Avec à l’avenir la possibilité de les diffuser dans d’autres pays en fonction de vos projets ?

SN : Bien sûr !

NP : Quels sont les types d’événements que vous allez mettre en place dans les parcs ? On a parlé de concerts, de musique… c'est-à-dire qu’il va y avoir des spectacles permanents, des soirées spéciales ? Pouvez-vous nous en dire plus ?

SN : A partir d’avril à Walibi Belgium, on aura un grand spectacle dans l’amphithéâtre sur l’univers des nouveaux personnages. On aura nos mascottes et pas mal de musique dans tous nos parcs aussi ! Walibi sera également présent de façon discrète à l’Aqualibi.

NP : Est-il prévu d’utiliser la marque et les personnages pour d’autres raisons, comme le sponsoring sportifs, le parrainage de grands événements, ou des actions de mécénat ?

SN : Pourquoi pas ! Cela fait partie effectivement de la palette d’interventions et d’actions que l’on peut avoir. On est déjà assez actifs, mais ça peut peut-être l’amplifier !

NP : Une dernière question : avez-vous un message à passer aux lecteurs de NewsParcs, qui ont parfois des avis très partagés sur les choix stratégique de la Compagnie des Alpes ?

SN : Je vais dire une chose, c’est que la stratégie de la Compagnie des Alpes est très réfléchie. Nous sommes des industriels, et on est là pour longtemps encore ! Je comprends quelque fois l’impatience des passionnés de parcs d’attractions mais je crois qu’on a une démarche très mesurée, c'est-à-dire que lorsqu’on a repris les parcs Walibi, ils n’étaient pas en très bon état. Je n’ai pas voulu, et je sais que ça m’a causé du tord, mettre des nouveautés, mais plutôt remettre ces parcs à niveau en terme de qualité. Maintenant qu’on a fait cela, on peut créer une marque, et une fois qu’on a une marque, on peut commencer à ouvrir des nouveautés tous les ans, car les parcs ont besoins de nouveautés. On en a pas fait, parce qu’ils y avaient d’autres priorités. Petit à petit, vous allez découvrir, je l’espère, la qualité de notre stratégie.

Nous avons également pu poser quelques questions à Caroline Crucifix, responsable des relations publiques de Walibi Belgium.

NewsParcs : On s’en doutait depuis quelques temps, les nouveaux personnages vont faire disparaître les anciennes mascottes du parc (Oscar, Wok, Mama Lily, etc.) Mais qu’en sera-t-il des personnages de bandes dessinées qui étaient arrivés également en 2005 ?

Caroline Crucifix : Tous les anciens personnages, à l’exception de Lucky Luke pour lequel nous avons renouveler le partenariat, vont disparaître du parc en 2011. L’idée, c’est de mettre tout l’univers du nouveau Walibi en avant !

NP : C'est-à-dire par exemple en rethématisant les attractions, de leur donner de nouveaux noms ?

CC : Tout à fait, d’ici 5 ans tout l’univers du nouveau Walibi sera dans notre parc. Plusieurs attractions vont être rethématisées ou rebaptisées, on va commencer en 2011 et c’est un grand chantier, un objectif pour nous.

NP : Comment se déroule le chantier de l’Aqualibi ?

CC : Tout se passe bien ! On est vraiment dans la dernière phase du chantier et Aqualibi rouvrira bien au printemps. Ca va être magnifique et il y aura beaucoup de nouveautés, on est impatient !

NP : Est-ce que la thématique s’inspirera du nouveau monde de Walibi ?

CC : On restera dans l’univers de la jungle, c’est avant tout un paradis aquatique ! Mais bien sur que l’Aqualibi sera décliné dans le futur avec le nouvel univers.

NP : Est-il prévu de redonner un accès gratuit à l’Aqualibi durant la journée, comme dans le passé ?

CC : Non, ce sont désormais deux parcs totalement indépendants. Mais nous mettrons en place une promotion pour permettre à nos visiteurs de rejoindre Aqualibi en fin de journée via un accès spécial.

NP : Certains passionnés se montre parfois critiques sur l’actualité de Walibi et ont été déçus par le parc ces dernières années. Qu’avez-vous à leur dire ?

CC : Il est difficile de faire l’unanimité, c’est vrai ! Walibi va bouger beaucoup, on ouvre de nouvelles possibilités et on est très contents de pouvoir offrir cela à notre public. On va avoir un Aqualibi tout neuf, un nouveau film 4D et un grand spectacle ! 2011 va vraiment être une année chargée en nouveautés pour Walibi Belgium !

NP : Pouvez-vous nous parler avenir ?

CC : Oui, bien sûr ! Nous avons introduit une nouvelle demande de permis environnemental pour 20 ans et dans ce dernier, nous avons inclus la possibilité de réhabiliter l’attraction Turbine. C’est une des possibilités, aucune décision n’a encore été prise à ce jour. Et notre demande est à l’enquête publique qui plus est !

NP : C'est-à-dire que l’autre projet, à savoir la construction d’un Spinning Coaster en lieu et place de la Turbine, est toujours d’actualité ? 

CC : Oui, tout à fait ! Les deux possibilités sont ouvertes, et il y en aura peut être d’autres car aucune décision n’a encore été arrêtée.

Enfin, nous avons pu nous entretenir avec Dominique Fallon, un grand monsieur présent déjà aux côtés d’Eddy Mééus en 1975, en charge des relations avec les partenaires et véritable mémoire de l’histoire de Walibi.

NewsParcs : Monsieur Fallon, vous vous souvenez des débuts de Walibi en tant que personnage ?

Dominique Fallon : Une fois qu’Eddy Mééus et notre équipe s’étaient décidés sur le nom et sur une mascotte en forme de kangourou, nous avons débuté les démarches pour lui donner une vie. On a contacté une agence de publicité et plusieurs dessinateurs qu’on connaissait, et il y a eu plusieurs projets qui sont sortis ! On a eu un dessin d’une agence qui était très stylisé, très années 70, c’était plus une forme de kangourou qu’autre chose ! Un autre, c’était un kangourou plus réaliste, tellement qu’on voyait même ses poils bruns… et il avait des lunettes de soleil ! Ca ne nous plaisait pas et ça n’allait pas… Hors à l’époque, on était en contact avec Tintin et les éditions du Lombard, et on s’est donc adressés à eux. Il y avait là Guy Dessicy, aujourd’hui président du Centre belge de la bande dessinée et ancien dessinateur d’Hergé, qui lui a fait ce petit kangourou orange tout simple. Et au fond, ça a tout de suite plu à Eddy Mééus, et on l’a donc choisi. Et quand on y réfléchit, si on avait choisi un autre projet à l’époque, aujourd’hui on n’en sera pas là !

NP : Justement, vous qui avez côtoyé Eddy Mééus pendant toutes ces années. Selon vous, que penserait-il de ce nouveau look ?

DF : Il faudrait plutôt poser la question à son fils, Thierry, mais il n’est pas là aujourd’hui. Eddy Mééus ne s’imaginait pas ce qu’il se passerait aujourd’hui. Le choix qu’on a fait à cette époque là a permis au kangourou de grandir et de lui donner la notoriété qu’on lui connaît aujourd’hui. Je suis certains qu’un autre dessin n’aurait pas eu le même destin ! Pour moi qui voit le nouveau Walibi, et qui me souvient de ce choix d’un kangourou orange, c’est une nouvelle naissance ! C’est le début d’une aventure, Walbi va sortir du parc qui ne devient plus qu’un élément de son univers.

Je vais vous raconter une anecdote qui va mieux répondre à votre question. Vers fin 2000, début 2001, Eddy Mééus n’avait plus rien à voir avec Walibi, mais il venait encore se promener dans les allées de temps en temps comme un grand père qui vient voir son bébé ! On avait eu une petite réunion informelle avec lui concernant la décision des américains (ndrl : Six Flags) de changer le nom de Walibi. Il y avait tellement de changements de prévu, avec les nouvelles attractions notamment, qu’en interne nous étions tous enthousiastes. Et lors de cette réunion, Eddy Mééus a été le seul, et pas par nostalgie, qui a dit « Là, on fait une erreur ! Ce n’est pas juste… Walibi est une marque tellement connue, le kangourou est tellement connu que c’est une vraie valeur, même financière ! » Et il rajouta « Qu’on fasse co-exister les deux marques, mais comment est-ce qu’on peut dire du jour au lendemain de mettre cette valeur financière de côté, comme à la poubelle ! ». Il est malheureusement décédé en 2002, et il n’aurait pas pu imaginer que Walibi allait revenir. Lui croyait très fort dans le potentiel de cette marque, mais sans imaginer que cela deviendrait presque un studio comme aujourd’hui ! Donc je pense qu’il aurait trouvé ça extraordinaire ! C’était le premier à avoir vu juste et il avait raison, alors que personne ne l’avait écouté à l’époque.

NP : Et vous personnellement, que pensez-vous de ce nouveau Walibi ?

DF : Je crois que pour le kangourou lui-même et pour l’aventure que nous avons initié il y a 35 ans, c’est la plus belle chose qui pouvait arriver. On a réussi à sortir Walibi du parc pour lui donner un nouvel univers, pour le faire vivre toute l’année… Et quant on travaille pendant 35 ans dans une société qui est très visible et tournée vers l’extérieur, on s’y identifie et cela me rend très fier.

NP : Quelques mots sur l’Aqualibi, vous avez participé à la conception de ce dernier en 1987, que pensez-vous de ce qu’il s’y passe en ce moment ?

DF : Je vais encore vous dire une anecdote ! En 1975, on avait pleins de projets et un de ceux-ci était une pyramide translucide avec des activités aquatiques et… un grand palmier au centre. Il n’y avait pas encore de toboggans car à cette époque ce concept n’existait pas vraiment ! Mais cette idée était tellement couteuse qu’on en est resté là. Et puis le temps passe… et comme j’ai comme une seconde peau je visitais des parcs même pendant mes vacances. C’était à l’été 1985, je pars aux Pays-Bas et je tombe par hasard sur un parc aquatique avec toboggans et tout plein de choses. J’ai trouvé ça extraordinaire et je suis revenu en Belgique tout feu tout flamme en disant à Eddy Mééus « Ca, il nous faut chez nous ! ». Il n’a pas été séduit, mais je suis reparti là bas en hiver pour constater que ça marchait très bien et que la foule était au rendez-vous. Je l’ai finalement emmené là-bas… et vous connaissez la suite ! Je suis donc personnellement très heureux de l’évolution de l’Aqualibi !

NP : Est-ce que vous êtes un passionné de parcs d’attractions donc ?

DF : Je vais vous dire, quand j’ai accepté cet emploi, c’était un boulot comme un autre. Mais dès le début, Eddy Mééus m’a invité à me rendre à Meli Park pour me familiariser avec ce monde. A l’entrée, il y avait un grand labyrinthe en haies, et quand je me suis retrouvé devant, je me suis rendu compte que je m’étais retrouvé là étant enfant avec l’école. Donc à la base je n’étais pas un amateur de parcs, mais je crois que ça a changé ma façon de voir les choses. Je me suis impliqué dans ce milieu et c’est devenu ma seconde peau !

NP : Pour terminer, quel est votre nouveau personnage préféré ? Serge Naïm nous a soufflé qu’il s’agissait de Walibi, et vous ?


DF : C’est une question piège, car il y a deux vedettes qui sont Walibi et son frère Squad qui est méchant et jaloux. Mais en réalité, on voit que ce frère a quelque chose de sympathique… donc sur certaines facettes, j’aime bien Squad !

NP : Merci d’avoir répondu à nos questions !

En conclusion

Nous avons été surpris par la débauche d’énergie et le travail réalisé sur la transformation de Walibi. Bien loin d’un simple remaniement graphique, les parcs Walibi vont désormais accueillir un personnage possédant un réel univers, une source unique pour la création de nouveau contenu (attractions et spectacles) et un moteur pour le long terme. Il est aussi agréable et surprenant de voir Walibi sortir des parcs pour investir le marché de l’audiovisuel, et on a hâte de voir les productions achevées !

Rendez-vous dès le 9 avril prochain pour découvrir tout cela « en chair et en os » !

Propos recueillis par François Mayné
Crédits photos : NewsParcs sauf si non mentionné.
Crédits vidéos, images et logos : © Walibi

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