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La justice a tranché. Après plusieurs mois de procédures, la chambre commerciale du tribunal de Metz a ordonné le rachat du parc d'attractions Walygator par un groupe d'investisseurs français aux dépens des anciens propriétaires, les frères Le Douarin, qui étaient aux commandes depuis 2006.
Placé en redressement judiciaire en novembre dernier suite à la plainte d'un créancier, Walygator était en grande difficulté financière après avoir accumulé plusieurs millions d'euros de dettes, notamment après avoir fait l'acquisition d'un Inverted Coaster Bolliger & Mabillard d'occasion au Japon.
Malgré des investissements réguliers pour étoffer l'offre d'attractions, les installations du parc sont vieillissantes et le public n'a pas toujours été au rendez-vous, avec pour conséquence des résultats d'exploitation insuffisants. Cette situation avait été rendue publique durant l'été après que plusieurs salariés se soient tournés vers les prud’hommes pour réclamer des salaires impayés.
Le groupe d'investisseurs - composé d'une femme d'affaires (Jacqueline Lejeune), d'un assureur (Éric Lucas), d'un ancien responsable de la restauration du parc (Franck Deglin) et d'un ancien responsable de Bagatelle (François-Jérôme Parent) - s'est fait connaître au tribunal alors que les magistrats cherchaient une solution pérenne pour l'avenir de la société et éviter ainsi sa liquidation et donc la fermeture du parc. De leurs côtés, les frères Le Douarin avaient fait une proposition de poursuite de l'activité avec un troisième associé, une option finalement rejetée.
Les nouveaux propriétaires vont débourser environ 4 millions d'euros pour la reprise des activités. Leur projet vise à insuffler un nouveau souffle au parc en lui donnant une nouvelle image de marque – dont un nouveau nom et une nouvelle mascotte - et en injectant de l'argent frais pour rénover les installations existantes et acquérir de nouvelles attractions. Le montant annoncé est toutefois limité dans la mesure où une partie des attractions va disparaître du site car ne faisant pas partie des actifs de la société.
L'histoire du parc lorrain est tourmentée. Né de la volonté politique de redynamiser une région sinistrée, il a effectivement connu cinq changements de propriétaires et quasiment autant de noms différents en l'espace de 24 saisons.
Inauguré en 1989 en tant que Big Bang Schtroumpf, il ne rencontre pas le succès populaire escompté par ses promoteurs et fait rapidement face à des ennuis financiers. Sauvé par l'homme d'affaires belge Eddy Meeùs, il devient Walibi Schtroumpf en 1991 et intègre le groupe Walibi alors en pleine expansion. Le parc évolue avec le célèbre kangourou orange avant d'entrer dans le giron de l'opérateur nord-américain Six Flags en 1999 qui se désintéresse du site et abandonne la licence des Schtroumpf courant 2002. Rebaptisé Walibi Lorraine, il change une nouvelle fois de mains début 2004 après la cession par Six Flags de sa division européenne à un fond d'investissement privé qui fonde le groupe Star Parks avant de revendre la majorité de ses propriétés à la Compagnie des Alpes en 2006. Walibi Lorraine ne fait cependant pas partie de la transaction et trouve acquéreur auprès des gestionnaires des boutiques du parc, les frères Le Douarin, qui décident de le renommer Walygator Parc en 2007.
Afin de préparer au mieux la saison 2013, les quatre associés ont pris la décision de reporter l'ouverture au mois de mai voire à la mi-juin. Le personnel permanent (une quarantaine de salariés) sera maintenu et les billets vendus sur internet lors de l'intersaison seront acceptés.
La liquidation de Walygator sera prononcée le 13 mars. En attendant, les frères Le Douarin ont fait appel de la décision de justice.
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ENTREPRISE | NewsParcs - Publié le 28 janvier 2014
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