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Lors de l’Euro Attractions Show de Londres, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec Benoît Cornet, Président Directeur Général d’Alterface, une société belge spécialisée dans les systèmes multimédia interactifs dont les applications vont du ludique à l’éducatif, pour les parcs de loisirs mais aussi pour les musées et assimilés. Alliant innovation et qualité industrielle, Alterface a mis au point le moteur logiciel Salto™, un outil robuste de gestion de systèmes interactifs. Lancée en 2001, elle fête cette année son dixième anniversaire !
Durant notre visite du salon, nous avons été surpris de trouver les installations d’Alterface exposées un peu partout… du stand d’ETF Rides Systems à celui du One World Studios, en passant par les stands de Preston & Barbieri ou encore 3DBA… La raison ? C’est que l’entreprise belge est passée maître dans la réalisation de projets en partenariat avec d’autres sociétés, se donnant pour but de prendre le meilleur de chaque partenaire afin de créer une attraction hors norme.
Preuve du produit de ces collaborations, Alterface a été cette saison au devant de la scène européenne en inaugurant trois attractions majeures en France, en Allemagne et en Italie.
Au Futuroscope, la société a installé le plus gros théâtre interactif de son histoire « Le Huitième Continent – Le Jeu » avec un contenu sur le thème de la protection des océans où les visiteurs doivent tirer sur des déchets pour les éliminer. A Phantasialand, elle a travaillé sur le dark ride interactif 3D « Maus au Chocolat », un projet sur lequel un grand mystère a longtemps plané sur le contenu, et qui emmène les visiteurs à sauver une pâtisserie d’une infestation de souris ! Enfin, elle a réalisé les parties interactives en 3D sur écran géant du dark ride 3D « Huntik » à Rainbow MagicLand, une attraction se parcourant à bord de simulateurs dynamiques !
L’ensemble de ces projets sont donc nés de la collaboration entre différentes sociétés aux technologies et aux ressources créatives très complémentaires. Il nous a alors paru logique de centrer notre entretien avec Benoît Cornet sur ce thème du partenariat entre entreprises.
NewsParcs : Nous voyons que Alterface est présent sur de nombreux stands via ses réalisations, c’est une belle réussite pour vous ?
Benoît Cornet : Pour moi, cela a toujours été une volonté du départ de travailler avec d’autres personnes. Dans cette industrie, il y a des sociétés qui essaient de rester autonomes mais je pense que c’est une mauvaise approche sur ce marché. On ne peut pas survivre comme cela… on ne peut pas tout faire et le temps des grandes sociétés à plus de 300 personnes, c’est aujourd’hui fini ! Il faut de la flexibilité, des idées, de la créativité… qu’on ne peut pas toujours inventer tout seul ! On est content de cette situation et je suis moi-même surpris de la présence d’Alterface sur autant de stands !
NP : Comment s’est déroulé 2011 pour Alterface ?
BC : On a fait une belle année il faut le dire ! On a fait 3 grandes réalisations, nous avons travaillé sur Huntik, une superbe attraction, Maus au Chocolat, un projet génial sans oublier le Huitième Continent au Futuroscope qui est notre plus grand théâtre interactif à ce jour. Et bizarrement cette année-ci, autant on a fait beaucoup de films en 3D, et poussé le produit 5Di avec de nouveaux concepts pour 2012 - dont on ne peut pas trop parler pour le moment -, autant on a constaté qu’avec cette explosion des 3D-4D-5D, beaucoup de clients reviennent vers nous en disant « Je veux un théâtre interactif, mais pas un 3D parce que j’ai déjà ce genre d’attraction et cela ne m’apporte rien en plus pour mes visiteurs. Je veux un théâtre thématisé sympa en 2D ».
NP : Vous voulez-dire que vos clients reviennent vers une interactivité plus « classique » ?
BC : Totalement ! C’est ainsi que Desperados, l’original, va plus que probablement revenir bientôt sur le devant de la scène sous un nouveau concept, ce que beaucoup de gens nous demandent. Je peux donner l’exemple d’un client qui possède Desperados 3D et qui a fait le test avec ses visiteurs avec la version originale. Et bien au final, ceux-ci préfèrent une version classique en 2D car avec la technologie d’aujourd’hui, on arrive à proposer un jeu d’une qualité excellente qui est très précis au niveau de l’image. En fait, les gens préfèrent tirer sur un écran normal et avoir une vrai satisfaction de l’interactivité, plutôt que de se prendre des effets spéciaux 3D plein les yeux ! On arrive en fait à une espèce d’équilibrage qui est d’arrêter de vouloir tout faire et aller trop loin dans la 3D, pour se concentrer sur une expérience de qualité. J’ai entendu parler du terme 7D… qui explique exactement la bêtise derrière le concept ! Combien de dimensions doit-on avoir pour que cela soit satisfaisant ? Il semblerait aujourd’hui que 2 dimensions suffisent ! C’est un peu comme pour un bon film…pas besoin de le mettre en 3D ou de secouer les sièges pour que tout d’un coup il devienne bon puisqu’il l’est déjà !
NP : Cela ne va pas mettre fin à votre concept 5Di quand même ?
BC : Non, pas du tout ! Le 5Di a une belle carrière de gamer (ndlr : jeux) qui se présente à lui, et il est vraiment très bien embarqué en ce moment ! Nous avons désormais 12 contenus différents, dont 10 en 3D et les 2 autres en 2D, sans oublier ceux qui sont disponibles dans les deux formats comme Desperados ou Trash Buster (Huitième Continent). Notre offre est la meilleure du marché aujourd’hui, et les retours de nos clients et de nos prospects nous disent que nous avons clairement fait le bon choix ! Que ce soit au niveau des sièges en forme de selles, du système de tir, des effets spéciaux où on en fait pas trop… C’est un équilibre sur lequel nous travaillons, et il y a certains aspects que l’on peut encore un peu réduire pour le rendre plus efficace. 2012 va être une année très intéressante pour le 5Di, car on va vraiment arriver avec des choses que les gens ne s’attendent pas à voir aujourd’hui !
NP : Vous avez donc pas mal de projets en cours ?
BC : On va faire une année qui promet d’être assez géniale quand même ! Malheureusement, je suis encore tenu à la discrétion en ce moment avec les projets, mais je peux vous dire qu’on va aller très très loin, techniquement et géographiquement ! Peut être le plus loin qu’on puisse aller ! (sourire)
NP : Revenons sur l’une de vos principales réalisations de l’année : Maus au Chocolat. Lors de l’EAS à Rome l’année dernière, vous ne pouviez citer le projet mais vous nous aviez fait comprendre qu’il s’agirait là d’un futur n°1. Qu’en pensez-vous aujourd’hui ?
BC : On l’espère ! Ce n’est pas vraiment à nous le dire, mais aux visiteurs ! Il y a une chose importante à dire à ce sujet, c’est que nous n’avons pas été les seuls à réaliser ce projet bien entendu ! Maus au Chocolat était un projet de rêve dans la mesure où M. Löffelhardt, le fondateur de Phantasialand, nous a fait confiance dès le début, au travers de tout un processus qui a tout de même duré près de 15 mois, ce qui assez long. On a extrêmement bien travaillé avec ETF, le studio 3DBA, le designer Eric Daman et les équipes techniques du parc qui ont mis les moyens ! Le plus chouette dans un projet, c’est quand on remarque que l’on garde une place modeste au sein de celui-ci en constatant que les autres partenaires ont mis autant de travail que nous. La chance pour nous, c’est de signer l’interactivité de Maus au Chocolat et les images de l’attraction, qui sont un élément central. Globalement, notre part représente environ 1/3 du projet global. Il y a eu une émulation extrêmement positive, nos relations avec ETF n’ont jamais été aussi bonnes et on partage le succès ! Maus au Chocolat, ce n’est pas que Alterface, c’est Phantasialand, 3DBA, ETF, Eric Daman et tous ceux qui ont bossé dessus !
NP : Et que dire de Huntik à Rainbow MagicLand ?
BC : A nouveau un projet qui est allé tout seul et qui a été très chouette à réaliser ! Huntik, c’est la combinaison du très beau contenu de Rainbow, d’une thématique magnifique réalisée par Art Projects le tout avec des plateformes-simulateurs de conception chinoise. On a réussi à s’intégrer dans du « high-technology » bien que cela ne soit pas notre choix de faveur et que l’on ne partage pas grand chose ensemble. Je crois qu’ils auraient été plus inspirés d’acheter un système de transport européen, car il y a beaucoup de sociétés très compétentes ici en Europe. Mais globalement, on est très fiers de Huntik !
NP : Un projet réussi, c’est donc avant tout un partenariat réussi ?
BC : Oui, bien sûr ! Et c’est pour cela que nous regardons pour des projets un peu à gauche et à droite, car on croit à la vertu du partenariat ! Pour tout vous dire, il y a même des gens avec qui on était concurrents au début, et qui comprennent cela aussi… On a serré la main aujourd’hui pour un projet avec un ancien concurrent… un très beau projet avec quelqu’un avec qui on ne pouvait pas parler et qui aurait « voulu notre mort » il y a quelques années ! Et simplement en discutant, en montrant que nous étions des partenaires de confiance, et que l’on pouvait travailler ensemble, et bien il s’est dit que cela avait du sens de ne pas investir dans une nouvelle technologie, mais de collaborer avec une société qui la maîtrise ! Et ça c’est chouette, vraiment très chouette…
NP : C’est ainsi que l’industrie avance, en se donnant la main ?
BC : Je suis totalement d’accord, il faut arrêter le combat destructif, et commencer le combat créatif ! Les gens n’ont pas besoin d’acheter le « meilleur dark ride », parce qu’ il n’y a pas de « meilleur dark ride » ! Il y a des partis-pris qui sont différents, il faut faire un choix et cela ne sert à rien de tuer les autres. Pour prendre un exemple imagé, si je vends une Peugeot, je ne vais pas tuer BMW ! Je vends quelque chose qui correspond à ma clientèle, et si je suis intelligent j’essaie d’avoir un moteur que je partage entre la Peugeot et la BMW, j’essaie de voir comment vendre plus de moteurs… ou j’essaie de voir qui fait le meilleur moteur et qui fait la meilleure carrosserie, c’est ça l’intelligence !
Cette industrie est parfois, je pense, dans l’inquiétude du lendemain et se lance dans une concurrence stérile qu’il est grand temps d’arrêter ! Je vois qu’il y a un mouvement qui se lance, je n’ai jamais eu autant de gens avec qui j’avais envie de travailler ici, avec qui on trouve des liens et avec qui on essaie de développer des nouveaux concepts ! Je pense que c’est le futur de cette industrie d’avoir des collaborations de cette ampleur, et que l’on sera surpris ! Alterface peut jouer, grâce à sa volonté et à sa technologie, le moteur de certains concepts… à venir bientôt !
NP : Cela fait un beau bout de chemin en 10 ans ?
BC : Disons que 10 ans, c’est long ! Le vrai démarrage d’Alterface, ça a été en 2006 avec le premier Desperados. Cette attraction a été le résultat, et je tiens à le dire car cela en dit long sur notre philosophie, de différentes rencontres dans les années précédentes, et plus particulièrement avec l’ancien directeur de Mini-Europe à Bruxelles, pour lequel on avait lancé notre premier produit à l’époque.
En 2005, j’avais le concept Desperados mais je ne savais pas à qui le vendre, alors j’ai été le voir pour lui proposer dans le parc qu’il dirigeait alors… Bobbejaanland. Il a ensuite eu l’accord de Parque Reunidos et on s’est lancé ! D’ailleurs au même moment, j’ai pris mon bâton de pèlerin et j’ai été dans les Vosges pour rencontrer un autre directeur très sympa, Patrice Fleurent, qui a voulu tenter l’aventure avec nous à Fraispertuis-City… ça, c’est le début de Desperados ! Je pense que ce n’est pas du hasard, c’est trouver des gens avec qui on s’entend bien et des gens qui sont capables de soutenir le projet.
NP : Revenons à 2011, car vos réalisations ne sont pas limitées aux trois dont nous avons déjà discuté !
BC : Oui ! Parmi nos grandes installations, nous avons développé un théâtre interactif sur le thème des dinosaures pour le parc DinosaurLand à Gangzhou en Chine et on a ouvert un nouveau dark ride Kingdom Quest au Lego Discovery Center de Dallas aux Etats-Unis avec ETF. On a trois autres projets en production avec Legoland dont 2 avec ETF et un troisième en solo car le ride system existe déjà où nous allons appliquer notre technologie. Il y a également une maison hantée en cours aux Etats-Unis qui sera installée à Pigeon Forge.
Cette année, on a également ouvert le dark ride Corsair’s Revenge à Moscou en Russie, une theHouse au London Dungeon au Royaume-Uni, des Desperados notamment à Liseberg en Suède et à La Ferme du Far West en France, ainsi que toute une série de petits théâtres interactifs un peu partout ! On a aussi fait des mises à jour de Desperados à Singapour (CineBlast Sentosa) et en Corée (Lotte World). Au Kazakhstan, on va installer un walkthrough interactif, ailleurs des Crazy Circus sont également en commande… Il y aura aussi beaucoup de petits dark rides, des nouveautés aux Etats-Unis et sans doute du côté de Dubaï ! Bref plein de projets intéressants !
NP : Prochaine étape : l’IAAPA Trade Show à Orlando avec des annonces au programme c’est bien ça ?
BC : Oui, il y aura des annonces dans les prochaines semaines ! Au niveau du 5Di, on va venir avec un concept qu’on annoncera juste après, car on voudrait éviter que des gens s’inspirent un peu trop de nos idées et détruisent notre concept, on pense qu’il sera assez chouette !
NP : Merci beaucoup pour vos réponses !
Entretien réalisé par François Mayné le 28 septembre 2011
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