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Le 2 avril dernier, c’était l’événement au Futuroscope avec l’inauguration officielle du 8e Continent en présence de la presse, d’une partie de la direction générale de la Compagnie des Alpes, d’invités spéciaux (l’écrivain Bernard Werber, le journaliste scientifique Michel Chevalet, l’animateur Tex ou encore le chanteur Faudel) et de la marraine de l’attraction, Maud Fontenoy, navigatrice et porte parole de l’Unesco.
Plus de 500 personnes avaient fait le déplacement en vu de découvrir ce nouveau théâtre interactif dont nous vous avons déjà beaucoup parlé ici sur NewsParcs, mais également l’exposition « Science / Fiction – Voyage au cœur du vivant » en collaboration avec Bernard Werber et l’Inserm ou encore l’Aqua Cirque, des fontaines musicales mises au point par la société strasbourgeoise Aquatic Show.
Dans ce premier article, nous vous parlerons de la découverte de l’attraction avec nos impressions pour finir par un entretien avec Maud Fontenoy. Dans le second, nous reviendrons plus en détails sur le scénario et les coulisses de l’attraction avant de poser quelques questions à Alterface !
Mais avant, il est intéressant de noter que Dominique Marcel, Président Directeur Général de la Compagnie des Alpes, et désormais Président du Conseil de surveillance du Futuroscope, était présent ce jour là. Lors des discours officiels, il a pris la parole : « La Compagnie des Alpes est un acteur majeur du tourisme et des loisirs, et notre stratégie est de nous concentrer sur des sites porteurs de développement en valorisant des marques. Nous sommes heureux d’être ici et nous croyons très fort dans l’avenir du Futuroscope. C’est un site unique, qui a une identité très forte avec une histoire très riche, sa création, sa forte expansion, des moments un peu plus difficiles et depuis 2003, un remarquable redressement accompli sous l’égide du Conseil Général avec une équipe dirigeante forte qui a mis beaucoup d’énergie et d’intelligence, et avec des collaborateurs qui se sont mobilisés sans relâche pour assurer son développement. »
Il poursuit « Nous ne sommes pas venus ici en conquérants, nous sommes venus au contraire respectueux de l’identité forte du Futuroscope, avec l’ambition de solidifier et d’amplifier son succès. Et en s’appuyant sur le travail, et la très grande créativité des équipes, vous avez pu vous en rendre compte avec le 8e Continent. Nous le ferons en poursuivant inlassablement le renouvellement continu de l’offre qui est, qui a été, et qui sera, le meilleur gage de son développement et sa pérennité, tout en préservant son identité. »
« Je suis convaincu que nous apprendrons les uns et les autres beaucoup de choses. Pour ce qui concerne la Compagnie des Alpes, je le dis de manière nette, nous mettrons toute notre énergie, toutes nos ressources, toute notre force commerciale, au service de ce très beau parc. Le renouvellement de l’offre, ce sont les nouvelles animations, le 8e Continent, Monstres des Mers, le Petit Prince, l’exposition ‘’Au cœur du vivant’’ et c’est pleins d’autres choses encore ! » Il conclut « Que l’offre de ce parc ne cesse d’évoluer et de s’enrichir est un point très important. Enfin, je constate et je me réjoui de son engagement sociétal qui fait écho à celui de la Compagnie des Alpes et de la Caisse des Dépôts. »
Après une présentation dans laquelle on a pu voir une Océane (symbole de l’océan) malade et étouffée par les déchets, nous avons assisté à l’ouverture des portes sous une avalanche de bulles, un symbole fort pour un message clair : la pollution des océans ne peut plus durer ! Car le Futuroscope a bien voulu faire les choses, combinant le côté ludique d’un jeu interactif avec les enjeux essentiels de la protection de l’environnement. Se divertir en s’éduquant, c’est un peu l’idée du 8e Continent, une attraction où l’on retrouve le savoir faire de la société belge Alterface associée aux talents créatifs du parc aux milles expériences de l’image !
Découverte des lieux
Réalisée en collaboration avec la Fondation de Maud Fontenoy, la file d’attente invite les visiteurs à signer la Charte de l’éco-citoyen des océans, soit 10 actions que l’on s’engage à respecter pour protéger les océans. La partie extérieure, scénarisée par le cabinet BC-BG, s’inspire des thèmes de la récupération et du recyclage, avec un peu partout des objets réalisés à partir de déchets, des panneaux aux tons humoristiques et des boites aux lettres où placer le formulaire d’engagement à la Charte. Des matériaux recyclés ont été utilisés pour sa construction, comme un vieil échafaudage et des bouées pour constituer des barrières, ou des déchets de bois et de végétaux pour la réalisation du sol. De nombreuses plantations ont été faites, rendant l’endroit très agréable et ombragé en grande partie.
La file d’attente semi-couverte, qui précède l’entrée dans le bâtiment, a été entièrement repeinte avec deux grandes fresques. La première, illustrée de dessins, de photos et d’articles de journaux, retrace les dates-clés des grandes aventures de Maud Fontenoy à travers le monde dans un grand carnet de voyage. La seconde sensibilise les visiteurs aux problématique de la difficile et longue dégradation des déchets provenant des activités terrestres, à l’aide de chiffres-clés et de données scientifiques.
Une fois à l’intérieur, on découvre le laboratoire scientifique et le matériel d’exploration des deux personnages principaux de l’attraction. Pour rappel, le scénario raconte l’histoire d’un inventeur, Marc, et de son assistante, Sarah, à la recherche d’une solution pour dépolluer les océans. Marc a mis au point une arme redoutable, le Trash Buster, qui projette un fluide anti-déchets transformant la matière en air pur… Les décors ont été mis au point par la société néerlandaise JoraVision qui avait déjà réalisé la thématisation d’Arthur : l’Aventure 4D.
La pièce sert de préshow où les visiteurs patientent quelques minutes avant d’entrer dans l’un des deux théâtres. Un écran diffuse les informations de sécurité et de fonctionnement du système ainsi que la vidéo d’introduction au jeu où Marc et Sarah prennent la parole pour expliquer le scénario de l’attraction. Au plafond, plusieurs animaux-déchets sont exposés afin de rappeler aux visiteurs qu’ils sont avant toutes choses les cibles à viser !
Une fois dans les théâtres, on est plongé dans une ambiance « aquatique » avec des projections d’eau au niveau du sol. Chaque salle dispose de 40 sièges dynamiques individuels et de deux strapontins pour les personnes à mobilité réduite. L’embarquement se fait rapidement et les visiteurs sont vite dans le feu de l’action assis à califourchon et le Trash Buster à la main !
L'avis de NewsParcs
Le 8e Continent est une belle réussite ! Le visuel de l’attraction est particulièrement réussi, en commençant par le préshow, les tons bleutés de la salle, le design des scooters et les LEDs présents sur le Trash Buster. Le film en lui-même est rythmé, avec 4 fenêtres de shoots plutôt intenses qui vous donneront presque des crampes dans les doigts si vous ne trouvez pas une technique confortable ! Seul petit bémol, l’insonorisation de la salle n’est pas parfaite et l’ambiance du jeu en souffre légèrement à certains moments, le son n’étant pas assez fort on a difficile à comprendre ce que disent les comédiens dans les scènes sous l’eau. Fort heureusement, Dominique Hummel nous a annoncé dans un entretien que le Futuroscope allait remédier à ces problèmes en installant des haut-parleurs supplémentaires.
En tout cas, les invités du jour ont apparemment apprécié l’expérience !
Entretien avec Maud Fontenoy, marraine de l’attraction, navigatrice et porte parole de l’Unesco
NewsParcs : Vous êtes très active dans la sensibilisation de la protection des océans et de la faune marine, particulièrement auprès des enfants. Pour vous, quelle est la force d’une attraction comme Le 8e Continent dans un parc tel que le Futuroscope ?
Maud Fontenoy : Je suis très contente, car le Futuroscope touche beaucoup de monde, et pas forcément des gens qui me suivent, ou qui se sentent concernés par la thématique de la protection des océans. C’est un point important car on va toucher un très large public, par l’émotion ! Car c’est l’idée du jeu de faire passer une émotion joyeuse et positive qui permet de voir l’écologie non pas comme quelque chose de contraignant, mais comme quelque chose qui va vous ouvrir vers de nouvelles possibilités d’actions, de valoriser l’homme dans sa capacité de faire. C’est une bonne idée de pousser les gens par une émotion positive, pour qu’ils puissent se poser ensuite la question de ce qu’ils peuvent faire chez eux. C’est une approche de la sensibilisation que j’essaie de mettre en place moi aussi dans ma fondation, le soucis que chacun puisse se prendre en mains sans culpabiliser ou se faire fliquer.
NP : Vous pensez donc que le côté ludique de l’expérience, c’est ce qu’il a de mieux pour véhiculer un message ? Plus que des discours ou de grands débats ?
MF : Je pense que la vie est compliquée, que les gens ont des soucis financiers et autres, et que les discours moralisateurs, il y en a trop eu et que cela n’a pas porté ses fruits. Donc je pense qu’il faut aller vers autre chose… A la Fondation, on s’astreint à donner de l’information, parce qu’on se dit qu’en connaissant mieux les choses, on apprend à les aimer, et parce qu’on les aime, ensuite on les protège. Avec une attraction telle que le 8e Continent, on va s’amuser tout en apprenant… et peut être qu’en apprenant dans de bonnes conditions, en famille, en weekend, lors d’un moment de loisirs, et bien on peut déclencher certaines choses, une prise de conscience.
NP : Et ce côté amusant, cela peut aussi créer des vocations, particulièrement auprès des enfants ?
MF : Je pense que cela va, par exemple, sensibiliser les parents à faire attention lors de leurs achats, et à éviter le sur-emballage, les sacs plastiques… Puis cela va pousser les enfants à prendre conscience de leur rôle, de leurs possibilités de faire… On peut leur faire comprendre que c’est rigolo de changer les choses, que consommer différemment peut être vu comme un challenge… Il faut faire comprendre aux gens que l’écologie, ce n’est pas les tirer vers le bas, on ne leur demande pas de revenir à l’âge des cavernes ni de s’éclairer à la bougie…mais de se dire qu’on peut aller vers des innovations incroyables et qu’il est très intéressant de faire passer les choses par des émotions… Et l’océan est un thème porteur qui inspire beaucoup de gens.
NP : En tant que marraine du 8e Continent, quelle a été votre implication dans le projet ?
MF : L’implication a été très forte. Quand le Futuroscope est venu me voir, j’ai trouvé l’idée très chouette et je voulais absolument que ce qu’on fasse passer comme information de manière ludique soit totalement vérifiée et validée par le comité scientifique de ma Fondation. Il fallait que le contenu soit fait sérieusement, sans trop se prendre au sérieux ! La Fondation s’est beaucoup impliquée dans la rédaction, dans la validation des supports, puis c’est aussi une façon de mettre en avant la charte de l’éco-citoyen des océans que l’on lance ce 2 avril. C’était une belle application que j’ai suivi avec beaucoup d’intérêt, et que j’avais hâte de découvrir !
NP : Et qu’avez-vous pensé du rendu final ?
MF :Je suis très contente, j’ai déjà mon ressenti personnel puis j’ai observé les gens à la sortie, ce qu’ils se disent… J’ai le sentiment que les gens étaient contents et touchés, qu’ils ont passé un moment agréable.. Moi j’ai trouvé que ça correspondait bien au message qu’on voulait faire passer. Je trouve que l’on s’est bien entendu avec toute l’équipe du Futuroscope pour faire passer ce message. Et ça m’a donné envie de repartir en mer à vrai dire !
NP : Pour vous, quelles pourraient être les initiatives dans les parcs de loisirs pour diminuer leur impact sur l’environnement ?
MF : Je pense notamment aux espaces verts, qui sont en général très nombreux et entretenus très régulièrement. Je pense qu’il est essentiel que l’on fasse attention à l’eau que l’on va consommer pour hydrater tout cela, qu’il faudrait essayer d’avoir des réservoirs d’eau de pluie et éviter l’usage de pesticides. Ensuite, dans tous les biens que l’on va proposer à consommer, je trouve qu’il y a une responsabilité de chaque parc de proposer par exemple des produits bios, du papier recyclé, des supports fabriqués localement, du commerce équitable, de diminuer les emballages… C’est à chacun de prendre en compte ses responsabilités et d’essayer d’innover. Je ne dis pas d’arrêter toutes consommations, mais il faut essayer d’avoir une consommation plus raisonnée et raisonnable, en inventant de nouvelles choses… Et en ce qui concerne les déchets, j’espère bien que tous les parcs d’attractions ont des bacs pour trier les déchets et faire du recyclage ! C’est une philosophie, sociale et environnementale.
NP : Avez-vous actuellement d’autres projets avec le Futuroscope, ou autres parcs de loisirs ?
MF : Non, je n’ai pas d’autres projets pour l’instant. Je suis contente d’aller au Futuroscope pour faire passer mes idées, et aussi pour découvrir Arthur l’Aventure 4D de Luc Besson, qui est le parrain de ma Fondation, et qui me parle souvent de son attraction… il en est très fier ! Sinon, j’ai de nombreux projets, la charte des océans, la tournée des plages tout l’été, un programme pour les scolaires, un voyage en Antarctique avec de jeunes sourds, etc. Puis j’ai un projet de film avec France 2 qui verra le jour au mois de juin, sur la thématique du lien entre l’homme et l’océan et produit par Luc Besson justement !
NP : Merci beaucoup Maud !
Cliquez-ici pour visiter le site officiel du Futuroscope.
Propos recueillis le 2 avril 2011 par François Mayné
Crédit photos : NewsParcs
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