NewsParcs est une publication en ligne spécialisée sur l'industrie des parcs d'attractions dans le monde.
Nous travaillons en contact direct avec les fabricants, fournisseurs, consultants, propriétaires et opérateurs afin de ne publier que des informations fiables et pertinentes.
NewsParcs, connecte l'industrie des parcs d'attractions !
NewsParcs sera présent à l'IAAPA Attractions Expo 2013 d'Orlando afin de faire le point sur les dernières tendances et développements de l'industrie mondiale des parcs d'attractions.
Retrouvez-nous sur Twitter (@NewsParcs) du 19 au 22 novembre avec le hashtag #IAAPA
Au début du mois, NewsParcs était au Futuroscope pour participer au lancement du 8e Continent, la première grande nouveauté de la saison qui annonce également la célébration des 25 ans prévu en 2012.
Nous avons par la suite réalisé un entretien avec Dominique Hummel, Président du Directoire, avec qui nous avons discuté de l’actualité du parc, du 8e Continent et de sa nouvelle fonction au sein du groupe Compagnie des Alpes.
NewsParcs : Lors du lancement de la saison en février, vous vous êtes montré prudent quant à la fréquentation du début de saison, vu qu’il n’y aurait plus vraiment « d’effet Arthur » en 2011. Comment cela se passe t’il finalement ?
Dominique Hummel : Il faut savoir qu’au Futuroscope, nous avons une idée significative de la fréquentation annuelle à l’issu des vacances de Pâques, grâce à un petit calcul « pronostic » interne qui se vérifie ces dernières années. On fait environ 1/3 de notre fréquentation annuelle sur les 4 premiers mois, les vacances de février représentant entre 6 et 9%, un chiffre qui s’élargit à 13% juste avant les vacances de Pâques. Il est donc encore un peu tôt pour en parler, et il faudrait attendre la fin d’avril pour pouvoir se prononcer. Mais pour revenir sur ce que vous dites, effectivement nous pensions qu’après le démarrage fulgurant de la saison 2010 – 48% de croissance sur le mois de février grâce à Arthur -, nous n’aurions pas le même impact, et avons donc fait un prévisionnel assez prudent. Ce que je peux vous dire, c’est qu’on a eu tord, et qu’on est mieux que ce qu’on avait pensé ! La tendance est donc positive, c’est un fait !
NP : Disneyland Paris et le Puy du Fou ont annoncé une augmentation du nombre de réservations de séjours comparé à la même période l’année dernière. Qu’en est-il pour le Futuroscope ?
DH : A ce sujet, il y a une règle qui est nouvelle pour moi, c’est le fait que nous appartenons désormais à 45% à un groupe qui est côté en Bourse. En conséquence, il y a des règles de communication boursières et on ne peut plus donner d’informations concernant la conjoncture de nos activités. Il y aura un rapport trimestriel à la fin du mois, mais je vais essayer de répondre du mieux possible à votre question. Je pense qu’on est parti pour faire une très belle saison 2011 qui anticipe celle de nos 25 ans qui démarrera en réalité dès le mois de décembre. Donc il y a pas mal d’ingrédients pour que tout fonctionne !
Après, la comparaison avec Disneyland Paris et le Puy du Fou n’est pas si aisée que cela. On a pas les mêmes plans de communication et de marketing, on a pas les mêmes types de produits et on ne va pas chercher les visiteurs au même endroit. On est un Resort, avec l’essentiel de notre clientèle qui vient en court séjour plutôt qu’en visite à la journée. Pour elle, la décision n’est pas du tout de la même nature, car un séjour ce sont de petites vacances, avec des frais de transport et d’hébergement. Je pense que ces deux marchés ne vont pas vivre de la même manière l’année 2011. Dans le marché du court séjour, les visiteurs font des arbitrages par rapport à d’autres destinations touristiques, et je pense qu’il y a des éléments favorables aux déplacements en France, comme les difficultés de voyager vers d’importants marchés de court séjour comme la Tunisie ou l’Egypte. Nous sommes compétitifs sur le prix du court séjour par rapport à d’autres destinations, car il est à moins de 50 euros pour la journée au parc, la nuit et le petit-déjeuner .Alors que dans le marché de la visite de la journée, c’est plus clairement la météo par exemple qui joue un rôle dans la décision de venir ou pas !
NP : Le 8e Continent est ouvert au public depuis une dizaine de jours maintenant si on compte les soft-openings. Quelles sont les premières réactions des visiteurs ?
DH : On va avoir nos premières notes de satisfaction vers le 15 avril, car on mesure ces informations à la semaine. On revanche, on a des informations plus qualitatives, avec une bonne réaction générale du public. Comme on s’y attendait, l’attraction n’a pas le même impact sur toutes les générations, mais elle n’en exclue pas une au profit d’une autre, ce qui aurait pu être une de nos craintes.
NP : Etes-vous satisfait du résultat final ?
DH : Nous sommes encore dans un « work in progress » comme on dit dans la profession. Nous avons la chance aujourd’hui d’être dans un monde numérique, et pouvons encore améliorer les choses. Je pense que nous sommes encore dans des soft-openings qui dureront un mois ou plus avant la livraison finale. D’ici à la fin avril, on va procéder à un certains nombre d’enquêtes approfondies pour retoucher les choses, car je ne considère pas que le produit est définitif.
Il y aura deux améliorations principales : l’expérience de jeu et la mise en avant du thème. Sur le premier point, on va, sur réserves des enquêtes de qualité, doper la phase active, c’est à dire avoir plus de séquences, vraisemblablement en allongeant la durée des scènes entre les périodes de tirs. Et on va revoir la bande son, tout en investissant un peu pour la sonorisation de la salle, pour favoriser l’immersion sonore. Le second point, c’est renforcer le côté pédagogique en amont de l’attraction, et donner aux visiteurs plus d’informations sur le thème du huitième continent. Dans la file d’attente extérieure par exemple, on va mettre une carotte de déchets en plastique, on va mettre des objets qui choqueront un peu, et qui montreront ce qu’est vraiment ce désastre écologique. Puis il y aura aussi des petites retouches avec Maud Fontenoy qui voudrait améliorer sa prise de parole ici ou là…
On va dire qu’on est environ à 80% du résultat final. Pour résumer, je suis très content qu’on ai réussi à redonner du sens à ce pavillon pour un investissement somme toute assez limité – 1,1 million d’euros -. On avait 3 objectifs : amener un jeu familial, trouver un thème porteur et s’associer à une personnalité qui pourrait avoir un impact en terme de sensibilisation. Les fondamentaux sont réussis, on a un beau jeu, un beau thème qui a du sens et quelqu’un qui apporte un message.
NP : Comment avez-vous été amené à choisir ce type d’attraction ?
Premièrement, c’est que dans l’ensemble de l’offre du Futuroscope, cette attraction apporte une diversité intéressante. On a introduit la dimension interactivité entre les visiteurs, et cela se voit bien au sein des groupes et familles qui comparent leurs scores à la sortie de l’attraction ! On voulait aussi créer un échange, et c’est parfait pour notre métier qui est de fabriquer du souvenir commun, des choses à partager et à échanger. De ce point de vue là, l’attraction joue clairement un rôle. Le but recherché était d’apporter une nouvelle forme d’expérience, plus d’interactivité, de jeu et de partage. On cherchait un divertissement où les visiteurs pourraient être acteurs de l’attraction.
NP : Et comment résumeriez-vous votre collaboration avec Alterface ?
DH : La collaboration a mis du temps à se mettre en place, un peu nerveuse au début, puis très confortable sur la suite. Et je voudrais saluer particulièrement Benoît Cornet ainsi que leur directrice artistique. On connaissait leur travail, on les avait rencontré à l’IAAPA Trade Expo, on avait vu la réalisation du Bioscope, et je suis allé à Madrid voir l’une de leurs attractions. Ca nous a parlé, mais on ne voulait pas créer de saloon au Futuroscope, et on ne voulait pas que le « shoot » soit assimilé à une arme à feu. Nos discussions ont duré assez longtemps, 3 ou 4 ans, car on cherchait un angle où on pourrait avoir le plaisir du « shoot » tout en restant dans le politiquement correct. D’où la naissance du trash buster, qui est un shoot positif car il permet de nettoyer les océans. C’est une idée de Benoît Cornet à qui je rend hommage.
Et après, on a travaillé sur un vrai effort de contenu et de créativité, pour ne pas faire un énième théâtre interactif similaire aux autres. On a été séduit par l’idée d’Alterface de faire vivre les déchets grâce à des animaux reconstitués à partir d’objets du quotidien. On a été assez vite emballé par le partenariat avec eux, et le travail s’est fait dans d’excellentes conditions ! Cela ne marche pas toujours avec les fournisseurs vous savez, surtout quand on arrive vers la fin… Ici, on a affaire à des gens très réactifs et créatifs, deux qualités que je donnerais à Alterface. Et je pense qu’ils sont contents aussi car ils ont pu inventer quelque chose avec nous, tout en proposant leur plus grande installation à ce jour.
NP : Le choix de Maud Fontenoy comme marraine de l’attraction a t’il été évident pour vous ?
DH : Absolument ! J’ai tout de suite pensé à elle car je connaissais sa fondation et son engagement avec l’Unesco. On a réfléchi à d’autres personnalités, ou à des associations, il y avait des alternatives mais elle a vite fait la différence. Après, on fait un peu de marketing aussi je ne vais pas vous le cacher. On voulait une personnalité qui crédibilise le thème, qui a un impact et qui peut apporter du contenu. On voulait aussi avoir à travers elle avoir une organisation qui permette à ceux qui le souhaitent d’aller plus loin, et ce sera le cas par exemple pour les scolaires grâce au contenu pédagogique. Derrière Maud, il y a une fondation qui agit, et où les gens peuvent s’engager. C’était ça l’idée ! Ce que j’ai apprécié, c’est que sa fondation réalise du contenu, des livres par exemple, et il y a donc un véritable engagement.
NP : Une étude réalisée par OpinionWay en janvier montre qu’auprès des français, le Futuroscope se classe régulièrement parmi les 3 meilleurs parcs du pays dans les taux de satisfaction visiteurs. Pour vous, qu’est-ce qui forge cet avis ? Quels sont les atouts de votre parc ?
DH : Il y a des éléments où on est meilleurs que d’autres, et certains où on doit s’améliorer, heureusement ! Depuis 4-5 ans, nous sommes en tête dans l’étude de satisfaction annuelle qui est réalisée par le cabinet Efficience sur les français et les parcs de loisirs. Quand on demande aux gens le parc qu’ils ont envie de visiter, ils citent en majorité le Futuroscope. Par contre, je trouve qu’ils reportent un peu trop loin à mon goût la concrétisation de ce désir, par effet de « report au lendemain ». Et c’est l’un de nos défis, car on est pas situé idéalement en France, et il faut que l’on crée une envie urgente de visite.
En synthèse, je pense que cela vient de l’héritage de nos 25 ans d’existence et de l’intuition géniale de René Monory. Notre notoriété spontanée, c’est l’idée qu’on est un lieu à part, où on peut s’amuser de plus en plus tout en grandissant, c’est à dire que c’est un amusement où les parents par exemple se disent que les enfants vont en retirer quelque chose, et eux aussi ! Cette richesse du Futuroscope vient de son positionnement original, une synthèse entre le plaisir et la découverte, cela donne une attractivité à notre marque.
Ensuite, je remarque dans l’enquête que les gens reconnaissent le fait que l’on a beaucoup bougé ces dernières années. Et effectivement, nous faisons un effort pour un renouvellement permanent, le tout avec des investissements à coûts raisonnables dont vous connaissez la formule : 10% du chiffre d’affaires ! Soit on investit beaucoup toutes les x années, soit on investit un peu moins tout le temps, pour avoir un rythme de renouvellement important. C’est ce que nous faisons au Futuroscope, vous l’avez vu cette année et vous le verrez en 2012. Je n’ai pas peur pour les futurs exercices budgétaires, on est sur un modèle d’investissement qui peut durer, reste à trouver les bonnes idées, à bien les faire, et à bien communiquer dessus ! Dans les points d’amélioration, on sait qu’il nous manque des animations, des interactivités… il nous faut encore de la diversité.
NP : Vous êtes un grand défenseur des concept d’attractions « signé Futuroscope » avec des réalisations exclusives comme Arthur l’Aventure 4D. On a appris dans la presse qu’Europa Park en Allemagne avait engagé avec Luc Besson des discussions pour développer une attraction sur le même thème dans la continuité de celle qui a été faite chez vous. Quelle est votre réaction à cette nouvelle ?
DH : Je suis au courant depuis quelques temps déjà, Luc Besson m’en avait parlé il y a 2 ans. L’un des fils Mack m’avait également expliqué qu’ils hésitaient sur l’impact d’une thématique Arthur en Allemagne. On s’était mis d’accord sur le fond pour que cette attraction, si elle voyait le jour, viennent longtemps après celle du Futuroscope. Ici, on parle de 2013 donc on est bien après la durée de vie « marketing » de notre version. Qui plus est, à l’époque ce projet ne devait pas être un nouveau film signé Besson, mais plutôt une sorte de parcours animé avec des personnages. Je n’ai donc pas de soucis avec cette annonce, et puis Luc Besson a droit de faire ce qu’il veut ! Et qu’Arthur fasse une nouvelle petite percée du côté de Strasbourg, ce n’est pas moi que cela va déranger…
Un film a une durée de vie très courte, quasi éphémère, une attraction permet dès lors de faire vivre les personnages dans le temps. Et si Europa Park, que je considère peut être comme le plus beau parc du monde, fait vivre Arthur dans le temps, ça nourrit la flamme et c’est très bien ! Du moment que l’on respecte l’écart temps, et l’écart contenu… Avoir des exclusivités définitives et totales, ça ne m’intéresse pas. Ce que je souhaite, c’est d’en avoir une sur la durée sur laquelle je m’appuie pour communiquer. Et en général, la durée de vie des nouveautés au Futuroscope est de deux ans. Ce sera la même chose pour le 8e Continent d’ailleurs.
NP : Vous avez été nommé conseiller du Président-Directeur Général de la Compagnie des Alpes (Dominique Marcel). Pouvez-vous nous en dire plus et décrire votre rôle au sein du groupe ?
DH : Ma mission de conseiller du Président-Directeur Général porte sur les développements du groupe dans les équipements de loisirs qui passent par des partenariats avec des collectivités locales. Ils ont déjà certaines activités dans ce domaine, je pense au Bioscope notamment, et il peut y en avoir d’autres à l’avenir. Mon travail est un rôle de prospection, de définition de stratégies, et si on va au delà, de ce qu’on pourrait faire globalement à la Compagnie des Alpes pour les équipements de loisirs et culturels liés aux collectivités. Je reste bien entendu le Président du directoire du Futuroscope, qui va être l’essentiel de mon activité.
NP : Lors de notre rencontre en février justement, vous aviez parlé de votre implication dans le Bioscope. Pouvez-vous nous en dire plus ?
DH : Je réfléchi déjà depuis 6 mois avec d’autres collaborateurs sur une stratégie de rebond pour le Bioscope, une redéfinition du concept qui va faire l’objet d’une série de présentations au second trimestre de l’année, avec Dominique Marcel. On va discuter avec la Caisse des Dépôts et avec les élus d’Alsace pour savoir ce que l’on va faire, ou pas ! Ce serait une sorte de Bioscope 2. Mon travail a été un travail de support en terme de réflexion et puis on verra ensuite ce qui sera fait de ces propositions, et quel sera mon rôle dans ce parc.
NP : Pour terminer, pouvez-vous nous rappeler quels sont les prochains grands rendez-vous du Futuroscope ?
DH. Nous ouvrirons une autre attraction, le Petit Prince 4D, à partir de cet été dans une nouvelle salle. L’attraction sera officiellement lancée pour les vacances de noël, tout comme un nouveau spectacle de magie nouvelle avec Bertran Lotth qui sera associé avec Arthur Jugnot, et qui sera très différent de l’actuel. Puis il y aura 2012, nos 25 ans, le Peuple du Futur et pleins d’autres choses, vous verrez !
NP : Merci pour vos réponses !
Nous reviendrons très bientôt en détails sur l’ouverture du 8e Continent avec un autre entretien, cette fois ci avec Maud Fontenoy.
Propos recueillis le 13 avril 2011 par François Mayné
Crédits photos: NewsParcs
Ces trois dernières années ont été fort intenses pour NewsParcs. Notre publication, vouée depuis 1998 à l'actualité de l'industrie des parcs d'attractions dans le monde, s'est profondément métamorphosée pour devenir l'une des...
ENTREPRISE | NewsParcs - Publié le 28 janvier 2014
Les parcs de loisirs de la Compagnie des Alpes ont enregistré des résultats décevants au cours de l'exercice fiscal 2012/2013 qui s'est clôturé ce 3...
NewsParcs sera présent à l'IAAPA Attractions Expo 2013 d'Orlando afin de faire le point sur les dernières tendances et développements de l'industrie mondiale des parcs d'attractions.
NewsParcs : Lors du lancement de la saison en février, vous vous êtes montré prudent quant à la fréquentation du début de saison, vu qu’il n’y aurait plus vraiment « d’effet Arthur » en 2011. Comment cela se passe t’il finalement ? 
